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Vendredi dernier, le rendez-vous était pris au Novomax pour l’ouverture de la saison 2019-2020. Trois concerts étaient au programme. Et ce sont trois duos qui se sont succédés sur la scène quimpéroise.
Tout d’abord Monolithe noir. Un nom qui au final est assez parlant. C’est à l’origine la projet d’Antoine Pasqualini, qui se charge des claviers. Sapé comme un représentant de commerce qui vient juste de finir sa journée, il est le côté sombre de l’affaire. Car il est accompagné sur scène par Timothée Philippe, batteur de BRNS, et donc aussi de Namdose. Il apporte une approche plus positive du son, et sur bon nombre de morceaux qui sont foncièrement sinistres, on se retrouve sans y prêter attention à se dandiner. Un clair-obscur très bien mené.
C’est Équipe de Foot qui prend la suite des opérations. Un duo guitare – batterie cette fois. La force de cette formation, c’est de réussir à nous faire croire qu’ils sont 5 sur scène. Alex et Mike mettent tellement d’énergie dans leurs morceaux que c’est à se demander s’ils pourraient tenir plus de 45 minute à ce rythme. Sur album, le son est vraiment plus gras, plus lourd, plus lent. Ce qui pour ma part a été un peu déstabilisant. Je ne m’attendais pas à une telle claque, à une telle différence par rapport aux enregistrements. Les deux compères sont en tout cas très bavards, et rigolent facilement avec le public. Et on aura droit à un petit coup de flûte à bec (qui aura servi de flûte, mais aussi de baguette de batterie). Un objet que je n’avais pas revu depuis le collège (soit le siècle dernier…).
Enfin Namdose arrive pour clôturer la soirée. Le projet, d’abord créé pour la scène, a tout de même eu le temps d’accoucher d’un très beau 6 titres en début d’année. Les deux groupes, BRNS et Ropoporose, tournaient déjà depuis pas mal de temps ensemble. Et c’est donc tout naturellement qu’ils ont décidé de s’associer pour le meilleur… et pour le meilleur.
Déjà, à formation inhabituelle, mise en place inhabituelle. Ce sont les batteurs qui ont les honneurs du devant de la scène. Placés chacun face à face, ils se répondent dans un joyeux bordel, et on sent rapidement une certaine complicité. Les claviers et les cordes sont placés quant à eux sur une estrade un peu en retrait. Cette scénographie assez inédite a un rendu visuel qui passe vraiment bien. Et comme tout le monde chante plus ou moins dans le groupe, il n’y a pas de mise en avant d’un leader vocal qui ne ferait que ça. Coté musique, là encore, il faut s’accrocher. Avec le doublement de guitares et des batteries, les possibilités sont démultipliées. Le son et très noisy mais toujours mélodique. Ça cogne et gratte à tout-va et les temps morts sont quasi inexistants. Les morceaux ont tous une certaine forme d’urgence, comme s’ils ne devaient être joués qu’une seule fois, puis disparaître.
Au final, cette formule à trois concerts un peu plus courts que la moyenne est vraiment séduisante. Cela permet de voir plus de groupes tout en gardant la même durée sur une soirée. Et quand la qualité est au rendez-vous, on en redemande forcément.
Crédit photo : Pierre G.