Après un week-end blues anglais (avec notamment les Yardbirds et John Mayall), le chapiteau du Nancy Jazz Pulsations accueille une soirée chanson française. Madjo, Jeanne Cherhal et Jacques Higelin, tous trois en tournée promo de leurs nouveaux albums respectifs.
On aurait pu dire du bien du concert d’Higelin, on n’en dira pas de mal…Le bougon, faisant sa tête de lard sur le premier titre, fait virer les photographes sur le second. Nous respecterons donc sa volonté et ne parlerons pas de sa prestation…Son concert est donc l’occasion de partir à la découverte de ce festival qu’Indiepoprock couvre pour la première fois : la bière est à 2,5 euros, les sandwichs à 5 euros, l’ambiance très détendu, les stands accessibles. Le chapiteau est planté au milieu du parc de la pépinière à quelques mètres de la très célèbre place Stanislas. L’Autre canal, la salle Poirel, les bars de la ville vivent aussi au rythme de ce festival en proposant des apéros, découvertes, concerts (140 en deux semaines). Voilà 37 ans qu’une équipe de passionnés soutenus par des bénévoles tout aussi passionnés oeuvrent pour organiser ce festival à des prix abordables et à la programmation éclectique. Revenons à la pépinière et à la soirée chanson française. A l’inverse du grand jacquot, la jeune Jeanne Cherhal illumine le chapiteau par sa fraicheur et sa joie de jouer pour la première fois (elle aussi) dans ce festival. Robe courte, bottes en cuir, sourire malicieux, regard scintillant, la chanteuse a les formes, la présence et l’énergie de PJ Harvey. Soutenue par les musiciens aguerris de la Secte Humaine (une partie des French Cowboys, les anciens Little Rabbits), la nantaise enchaine ses compositions passant de l’émotion à l’hystérie comme sur cette splendide reprise de My Body Is A Cage d’Arcade Fire, attaquée au piano et finie dans un déluge de guitares. Survoltée, Jeanne traverse la scène dans tous les sens, descend saluer le public, joue avec ses musiciens. La diablesse entraine la foule dans les pépites électro-rock de Charade, son dernier album, aussi rock qu’expérimental.
Après avoir illuminé le chapiteau de sa prestation, ébloui le public avec sa robe à paillettes, Jeanne Cherhal allume les guirlandes qui décorent ses musiciens, joue du "houla oup" fluo et conclut avec le délicieux et très électrique Certains animaux. Champagne !
