"> Nosfell + Arafight plays My Jazzy Child @ La Clef - 12 décembre 2003 - Live Report - Indiepoprock

Nosfell + Arafight plays My Jazzy Child @ La Clef – 12 décembre 2003


Le rendez-vous avait été donné à Saint-Germain-en-Laye qui malgré sa réputation de ville bourgeoise, à l’instar d’un Versailles, possède une salle à la programmation ‘militante’ : La Clef. Annoncée comme une soirée folk Alien, c’est plutôt une ambiance rock qui s’est dégagé des différentes prestations. Etrange et rock ! Les premiers à monter sur scène […]

Le rendez-vous avait été donné à Saint-Germain-en-Laye qui malgré sa réputation de ville bourgeoise, à l’instar d’un Versailles, possède une salle à la programmation ‘militante’ : La Clef. Annoncée comme une soirée folk Alien, c’est plutôt une ambiance rock qui s’est dégagé des différentes prestations. Etrange et rock !

Les premiers à monter sur scène sont le groupe Arafight venu pour jouer le dernier album de My Jazzy Child sorti récemment sur le label parisien Clapping Music. Première surprise, on retrouve sur scène My Jazzy Child en personne, King Q4 à la batterie, un membre d’Organ au clavier et au trombone, un membre de 1=0, bref la fine fleur de l’electronica parisienne pour un set (et là, nouvelle surprise et de taille) à la fois noise et funk des 70’s…

Pourtant on retrouve bien l’album, son côté ethnique (aussi bien africain qu’amérindien) par les rythmiques ou les atmosphères développées. Une volonté de décalage, de dissonance clairement affichée, parfois un peu trop systématisée, mais l’intention est bonne d’autant que ressortent alors de manière plus rayonnante, ses moments de pure pop, qui permettent d’emballer le tout. Chacun alterne le lead, les chœurs donnant une cohésion au groupe et sommet de ce beau moment un morceau à deux batteries (oui, madame !). Bref, My Jazzy Child, en s’entourant de la sorte, a trouvé un bon moyen de proposer autre chose qu’une simple resucée d’album. Un exemple que bien d’autres feraient bien de suivre.

Nosfell propose une prestation déroutante où la schizophrénie est élevée au titre d’art. Sur scène, l’artiste torse nu, tatoué, avec un pagne jaune sur son jean apparaît seul avec une guitare acoustique. Une petite chanson pour entrer sur scène : la voix d’une petite fille qui joue dans un village africain… joli petite mélodie… mais c’est Nosfell qui la chante. Celui-ci entame un set où les voix s’alternent en une seule et même chanson, en une seule et même personne, entre un Jeff Buckley, un Screaming Jay Hawkins et cette petite fille…
Nosfell dérange alors par ses attitudes entre la naïveté d’un demeuré, l’aspect malsain d’un psychopathe et en même temps Nosfell attire par un charisme et un talent certain. Il crée un univers propre avec sa langue, sa géographie, ses légendes. Il nous conte ces histoires entre conte tribal, blues urbain et danse contemporaine.

Seul, il réalise une boucle à la guitare, à la voix ou une rythmique, deux, trois, quatre couches supplémentaires, terreau où il peut prendre appuis, enfoncer ses racines et se planter sur un seul pied tel un échassier, dominant le monde de son poste d’observation.
Nosfell séduit autant qu’il inquiète mais ne laisse en aucun cas indifférent. Un franc succès !

Difficile alors de passer après. Et c’est malheureusement la tête d’affiche, Red, qui en fait les frais. En formation trio, deux guitares-batterie, le ‘revolution blues’ de ce sosie roux de Lenine est un peu plat malgré quelques moments de tensions électriques et déçoit. Sans doute plus convaincant sur album. En tout cas en cette belle soirée de décembre… Red is dead !

Chroniqueur
  • Publication 338 vues12 décembre 2003
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