"> Owen Pallett @ La Maroquinerie - Live Report - Indiepoprock

Owen Pallett @ La Maroquinerie


Il faut bien le reconnaître, un concert le dimanche soir, c’est peu motivant à priori. Pourtant ce soir là, ce n’était pas trop difficile de braver le froid pour aller au sommet de la colline où est perchée la Maroquinerie et y voir Owen Pallett. Ce soir là, l’ex-Final Fantasy se produisait dans la salle […]

Il faut bien le reconnaître, un concert le dimanche soir, c’est peu motivant à priori. Pourtant ce soir là, ce n’était pas trop difficile de braver le froid pour aller au sommet de la colline où est perchée la Maroquinerie et y voir Owen Pallett. Ce soir là, l’ex-Final Fantasy se produisait dans la salle parisienne pour y présenter son nouvel album, sa dernière fantaisie : « Heartland ». Précédé du groupe français prometteur I Come From Pop, la soirée fut belle.

I Come From Pop (photo 1 à 3) est donc arrivé sur scène après la fumée habituelle. Innocemment on se dit qu’avec un nom pareil on ne va pas décoller, pas besoin de trop s’éloigner des enceintes, autant rester devant et voir trois barbus gratter gentiment une guitare acoustique et effectuer quelques bricolages sonores vus et revus. Grosse, grosse erreur de diagnostic.  Car tout devant, en face du batteur qui sait donner de soi lourdement, on ne s’ennuie pas une seule seconde. Le groupe français offre un set particulièrement tonique et varié, où chaque morceau laisse la part belle à tous les instruments, toutes les atmosphères, le tout en anglais chanté par un jeune chétif barbu qui tire dans les aigus. Le groupe créé la surprise et partage avec le public un moment privilégié, notamment sur le final ou deux heureux élus auront eu le plaisir de prendre les commandes de la batterie au milieu du public. Un moment privilégié rappelant l’entrée sur scène d’Arcade Fire à l’Olympia qui ne manquera de nous scotcher un beau sourire avec le cœur du concert.

Owen Pallet (photo 4 à 8) arrive sur scène quelques minutes plus tard, un verre de vin blanc à la main (qui sera à plusieurs reprises rempli) accompagné de Thomas Gil son partenaire de la soirée assigné à la batterie et la guitare. Le jeune violoniste au nez rouge (petit rhume ou petit coup de chauffe ?) s’installe avec précaution. Des copies promo de « Heartland » avant déjà eu l’occasion de circuler au sein des webzines, accueillies avec beaucoup d’enthousiasme notamment pour ses compositions riches et intenses. A la vue de la formation réduite du concert de la Maroquinerie, il ne nous faudra pas beaucoup de temps pour comprendre que l’on n’entendra pas un seul cuivre ni instrument apportant le relief séduisant de « Heartland ». Owen déploie tout au long de son set une énergie incroyable entre son clavier, son violon, et son jeu subtil de pédales pour offrir aux morceaux le plus de variantes et imbrications possibles. C’est à la force de son pouce et de l’extrémité de ses doigts qu’il donnera  rythme et vibration à un concert suivi dans le plus grand silence par le public. Des titres de « Has A Good Home » (This Is The Dream Of Win & Regine) ou « He Poos Clouds » (He Poos Clouds, Song Song Song),  viendront ponctuer ce set essentiellement composé de références à « Heartland ». Nous aurons même droit à un acte de bravoure de « Spectrum, 14th Century » (The Butcher, probablement un de ces meilleurs morceaux à ce jour), avant que tout ne s’achève sur un enchainement de Lewis Takes Action et Lewis Takes Off His Shirt, superbes mais trop bruyants. C’est d’ailleurs le reproche général que l’on peut faire à ce concert. On ressort avec l’impression que tout n’a pas été joué dans la finesse attendue, avec l’envergure sonore qu’ont était en droit d’attendre (absence de cuivres, percussions timides) pour que chaque note soit perceptible. Même les hésitations d’Owen sur les deux derniers titres (un trou de mémoire, un lâcher d’archet) font un peu de peine. Bien entendu je chipote, puisque l’artiste est humain, chaleureux, faillible, sensible et charmant, mais étant donné le niveau d’excellence de son dernier album, j’attendais autre chose qu’une mise en scène minimaliste de son répertoire.

Crédit Photos : Stéphane Rotureau

Chroniqueur
  • Publication 338 vues25 janvier 2010
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