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On choisit pour notre part de passer notre mercredi au Pan Piper. La soirée s’ouvre avec les géniaux Palm et l’on sait déjà qu’on a fait le bon choix ! Les jeunes Américains proposent depuis 2015 un rock biscornu et unique, où le rythme très marqué des morceaux est contrebalancé par un chant plus planant. Leur dernier album, « Rock Island » est un de nos préférés de l’année et le passage au live ne déçoit pas. Si le groupe est bien peu communicatif, on est néanmoins impressionnés par la complémentarité entre les quatre musiciens, qui parviennent à recréer ces arrangements complexes. Chacun apporte sa pierre à l’édifice des morceaux à tiroirs du groupe et l’on voit ainsi les morceaux prendre forme petit à petit, avant qu’un nouveau changement s’opère. La musique de Palm est insaisissable, expérimentale tout en gardant une fraîcheur pop et joueuse. On se retrouve bien vite à danser, puis à fermer les yeux et s’évader quand le chant timide des deux leaders, Eve Alpert et Kasra Kurt est de la partie. Le public semble conquis !
C’est ensuite au tour des Canadiens d’Anemone de monter sur scène. Le groupe mené par la pétillante chanteuse Chloé Soldevilla délivre une pop d’inspiration 60’s pas désagréable mais assez vite oubliée. On s’attendait à plus d’accents psyché/krautrock mais la musique du quintet reste finalement très sage et générique… Pas un mauvais moment mais le moins bon concert de la soirée.
Olivier Marguerit aka O nous avait séduits il y a deux ans avec son superbe premier album « Un Torrent, La Boue ». Sa pop française inventive et délicate ne semble pas avoir fini de nous ravir. Accompagné de quatre autre musiciens, dont Halo Maud et Emma Broughton, il propose pour la première fois un nouveau set déjà très maîtrisé, après quelques mois d’absence scénique. Que ce soit sur les anciens morceaux comme le sublime La Rivière ou sur les nouveaux, dont les trois titres de l’EP « Attention » sorti le 14 septembre dernier, Olivier Marguerit et son groupe ravissent le public. Le Parisien n’hésite pas à se donner, venant chanter dans le public. Cette petite scénographie, qui voit par exemple les membres du groupe s’écrouler A Terre, comme le dit le dernier single du chanteur, apporte encore à la bonne ambiance de ce concert.
Trevors Powers, en duo, clôt la soirée en nous présentant « Mulkberry Violence », premier album sous son propre nom. On avait quitté Youth Lagoon il y a trois ans, après trois albums d’une pop psyché brumeuse, onirique et céleste… On ne s’attendait pas à retrouver le timide garçon en expérimentateur chevronné, cheveux verts et corps tatoué. C’est désormais dans une musique électronique torturée et parfois chaotique que s’épanouit l’Américain. On navigue ainsi entre synthés criards, parfois à la limite du dubstep ou de l’indus, r’n’b anxiogène et envolées émotionnelles plus proche de ce qu’il pouvait faire par le passé… Comme sur l’album, on ne sait pas très bien se positionner sur ce tournant pris par Trevor Powers, parfois très intéressant mais aussi souvent fatiguant.