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Il y a différentes raisons qui vous poussent à aller en concert, la connaissance et le goût pour les productions de l’artiste, la place gratuite associée à un trou dans votre emploi du temps, la bonne réputation live de l’affiche du soir. De fait, le passif live des Punish Yourself m’a poussé à m’enquérir de ma place plus que leur nom ou leurs productions studio, et grand bien m’en a pris…
Plus qu’un « simple » set live de morceaux éventuellement retravaillés de leur discographie, le groupe vit une conception du live proche de la performance (au sens multi-art). Maquillage, accoutrement, décors et musique, bien entendu, sont raccords, pensés comme des sous-entités d’un même organisme. Le tout prend une tournure des plus extrêmes à chaque apparition de la danseuse au diapason de musiciens, déhanchant son squelette aux sons saccadés et violents (ne nous en cachons pas) produits par le groupe. Evidemment, le jeu de lumière est très travaillé, au premier plan une sorte de grillage lumineux (pour éviter les jets de cyber-projectiles?) associé aux spots épileptiques, et la danseuse, encore elle, armée tantôt de flammes tantôt d’une meuleuse (oui oui) de laquelle surgissent des étincelles au contact de son ventre ou de l’arrière crane de la bassiste… Une ambiance cyber-punk parfaitement transmise tout au long du set.
Et qu’en est-il de la musique? La crainte d’un métal extrême s’est estompée dès le premier titre. Il est vrai que les premiers rangs semblent prohibés sans un entraînement de sportif de haut niveau. Il n’en reste pas moins qu’on est vraiment intrigué quand il s’agit de définir un style précis : l’indus est le plus évident, mais on sent l’urgence et l’énergie punk, quelques morceaux très rock également. Un rock post-apocalyptique qu’on verrait bien en bande-son d’un Romero ou d’un Carpenter. Bien entendu, l’objet d’un tel live n’est pas l’introspection sentimentale, mais plus la libération d’une rage, 1h30 exutoire dans une ambiance très travaillée au point qu’elle semble parfaitement naturelle.
Certains groupes prennent une ampleur insoupçonnée sur scène, ici on dépasse même ce stade, un live des Punish Yourself se vit comme une pièce de théâtre écrite par un fan de Mad Max…