"> Route du Rock - Live Report - Indiepoprock

Route du Rock


La dix-huitième édition de la Route du Rock promettait selon les oiseaux de mauvaise augure d’être triste, pluvieuse et de sonner le glas du festival malouin. Au final, après 3 soirées de concerts sous une météo clémente, la Route du Rock a célébré sa majorité de belle façon, sans excès, mais avec des promesses de […]
La dix-huitième édition de la Route du Rock promettait selon les oiseaux de mauvaise augure d’être triste, pluvieuse et de sonner le glas du festival malouin. Au final, après 3 soirées de concerts sous une météo clémente, la Route du Rock a célébré sa majorité de belle façon, sans excès, mais avec des promesses de lendemains qui chantent. Récit de cet évènement du paysage musical français que l’on ne souhaitait pas voir disparaître.

C’est sous un franc soleil que notre équipe investit le fort de Saint-Père, un tour du propriétaire s’impose et l’on constate avec bonheur que l’espace labels et fanzines a toujours sa place à côté des célèbres galettes-saucisses. Un système de location de gobelets permet cette année de conserver un site propre, preuve qu’écologie et rock peuvent faire bon ménage. Pendant ce temps, le premier groupe de la soirée a investit la scène. Il s’agit des américains de The War on Drugs (photo 1) qui proposent un mélange rock-folk, sous les yeux d’une assistance aussi studieuse que clairsemée.

Il en est tout autre pour le set de The Dø (photos 2 et 3), qui n’a pas dû faire attendre bien longtemps les programmateurs du festival avant de confirmer sa venue à cette édition de la Route du Rock. Boosté par le vif succès du single On My Shoulders, le duo franco-finlandais a écumé cet été tout ce que l’hexagone compte d’hippodromes, de parcs et de scènes en plein air. Le Fort de Saint-Père n’y a pas coupé ! Malheureusement, c’est le public qui perdrait presque patience devant la prestation certes réussie mais sans surprises de Dan et Olivia. Pas rancuniers, on applaudit le set animé des deux musiciens.

De retour après une première visite malouine en 1999, les Tindersticks (photos 4 à 6) affrontent, quand à eux, des spectateurs turbulents. Nombre de festivaliers, sans doute en train de tâter du biberon à la sortie de "Tindersticks I" ou "II", se sont déplacés pour The Dø et relâchent inévitablement leur attention à l’arrivée du groupe de Nottingham. Mission délicate pour les Anglais, que de convaincre en plein air avec leur lyrisme intimiste. Et puisque décidément les difficultés s’accumulent, Stuart Staples doit s’absenter quelques instants en cours de set pour laisser les techniciens peaufiner les réglages. Mais le calvaire touche bientôt à sa fin. Voix habitées, cordes soyeuses et cuivres rutilants, les Tindersticks relèvent la tête. Dans la patrie de Chateaubriand, le romantisme des Anglais embarque à son bord les derniers récalcitrants, avec en point d’orgue un magnifique Dying Slowly.

On reste au rayon souvenirs avec la venue des Breeders (photos 7 et 8) et de leurs tubes passés à la postérité. Cannonball, No Aloha, Divine Hammer ou la reprise des Beatles Happiness is a Warm Gun, les soeurs Deal font défiler leur répertoire aussi vite que leurs cigarettes. Si le jeu de scène est toujours à minima, les frangines n’ont pas la langue dans leur poche et n’hésitent pas à papoter avec le public entre les morceaux. La pluie qui a fait son apparition ne gâche pas le plaisir de voir ou revoir Kim Deal derrière une basse.

Il est un peu plus d’1h20 du matin quand les Cold War Kids (photos 9 et 10) entrent en scène. La fatigue commence un peu à se faire sentir et la pluie a plus que rafraîchit l’atmosphère. Les Américains sont toujours aussi impressionnants à voir en live même si on ne raffole pas toujours de leur blues rock fiévreux. Nathan Willet et sa bande gigotent comme des forcenés sur Hang Me Up To Dry, We Used To Vacation et les titres de leur prochain album, afin de réchauffer un public transi.

Hype du début d’année, les cinq Foals (photos 11 et 12) dynamitent l’enceinte toujours garnie du Fort de Saint-Père. Ils défendent courageusement leur premier méfait, "Antidotes", à une heure pourtant très avancée et dans un froid quasi-polaire. Rythmiques martiales, lignes de chant saccadées, expérimentations sonores, le son des jeunes Anglais puise sa source dans la new-wave la plus nerveuse, entre Talking Heads et The Cure. Avec une énergie décuplée, les poulains d’Oxford parviennent à briser le halo de glace formé autour du Fort. Leur prestation intransigeante, dont on retiendra notamment un Electric Bloom captivant, conclue à merveille la première soirée de cette Route du Rock. 

Par Thomas et…

Crédit Photos : FXR

Lire le compte-rendu du vendredi 15 août.
Lire le compte-rendu du samedi 16 août.

Chroniqueur
  • Publication 172 vues14 août 2008
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