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Yoni Wolf, leader pince sans rire de Why ? (photos 2 et 3), arborant fièrement un short improbable, savoure, lui, l’accueil chaleureux du public. Les concerts se suivent mais ne se ressemblent pas tout à fait pour les Américains, invités pour la seconde fois à Saint-Malo en l’espace de trois ans. Certes, la formation californienne jongle toujours avec autant de brio entre des influences lo-fi et hip-hop mais le groupe s’autorise un set plus mélancolique, orienté vers les titres les plus mid-tempo de son répertoire. Ce concert constitue un excellent pont vers le retour d’autres grands frisés habitués du Fort de Saint-Père, les Allemands de Notwist.
Quel plaisir de revoir sur scène The Notwist (photos 4 à 6), qui revient au premier plan cette année avec le magnifique The Devil, You + Me (six ans après le chef d’œuvre Neon Golden). La performance malouine des Allemands restera comme un des meilleurs, sinon le meilleur, concert(s) du festival. De bout en bout, le public reste captivé et savoure l’élégance et l’ingéniosité de la bande à Markus Acher. Le jeu de lumières accompagne parfaitement les morceaux du groupe, toujours remaniés pour la scène avec des versions extended. Magistral.
La venue des Islandais de Sigur Rós (photos 7 à 12) à la Route du Rock est assurément l’évènement de cette édition 2008. Le groupe a accepté de baisser son cachet afin d’aider le festival à joindre les 2 bouts. Le public ne s’y est pas trompé et le fort de Saint-Père est copieusement garni lorsque la troupe de Jón Þór Birgisson entre en scène un peu avant minuit. Comme de coutume sur cette tournée, le quatuor islandais est accompagné des filles d’Amiina pour les cordes et d’une section de cuivres tout de blanc vêtue. La set-list ne varie pas beaucoup d’un concert à l’autre mais la magie opère toujours de la même façon dès les premières notes de Svefn-g-englar. La principale évolution constatée sur cette tournée est le côté festif que le groupe cherche à donner à certains titres du dernier album (Gobbledigook et Við spilum endalaust notamment). On est loin du groupe qui jouait ses premiers titres derrière un rideau. En 2008, Sigur Rós a des plumes de faisan dans les cheveux, une section cuivre tout habillée façon Orange Mécanique, des canons à neige qui lancent des confettis dans la foule, des ballons géants au fond de la scène…et c’est aussi bien voire mieux qu’avant.
Après ces prestations de haut-vol, celle des Australiens de Pivot (photos 13 et 14), adeptes d’un math-rock à la Battles, fut un peu dure à encaisser. Leurs expérimentations sonores, entièrement instrumentales, ne sont pas sans rappeler les musiques de films de John Carpenter ou l’electronica de Caribou. Pas forcément ce que le public attendait en ce samedi soir après les feux d’artifices tirés par The Notwist et Sigur Rós.
C’est aux Bordelais d’Adam Kesher qu’incombe la mission de clôturer énergiquement cette deuxième soirée de du festival malouin. Leur post-punk, réputé incendiaire sur scène, devait faire danser la foule échaudée. Finalement, l’ambiance n’est pas complètement hystérique – dommage – mais la prestation est relativement réussie, avec des titres dansants comme Ladies, Loathing And Laughter, I Wanna Bark ou dans un registre plus calme, Talent And Distance, parfait à écouter en plein air. Une légère déception tout de même, pour un groupe prometteur dont on attendait qu’il secoue plus violemment le public du Fort.
Par Tilda, Thomas et…
Crédit Photos : FXR
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