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Le hangar du rock s’est transformé en temple de la méditation. Des sièges alignés dans une fosse plus habituée à recevoir des jeunes slammer plutôt que des gens bien mis, sagement installés. Les ouvreuses rackètent d’ailleurs gentiment ce public docile.
Une première partie de Tori Amos se veut discrète, car la dame en impose par sa présence mais aussi par son merchandising (poster 10E, pins 5E, T-shirt 30E et pendentif à la marque Tori Jewellery à 12E) et, pour couronner le tout, une place entre 35 et 45E. Il faut donc faire bien mais court. Et pour cause, Tom McRae a 30 petites minutes pour apprivoiser le public de Tori Amos qui, apparemment, ne connaît pas bien cet éternel adolescent. Pour affronter cette salle immense, la compagnie de son violoncelliste n’est pas superflue et donne la profondeur nécessaire à la présentation de son nouvel album, « All Maps Welcome », avant un nouveau passage parisien, en octobre, à l’Olympia. Malgré la salle et le set très court, le pari périlleux auquel se frotte Tom McRae est réussi haut la main. Les six titres que l’Anglais interprète sont des petits bijoux offerts à un public attentif et apparemment réceptif. La voix envoûtée de Tom parvient à prendre le public aux tripes. Au milieu du set, Tom McRae présente le titre My Vampire Heart, en s’excusant qu’il soit si triste, comme les autres déjà interprétés. The Boy With The Bubblegum sera le seul titre reconnu par quelques fans de Tori Amos. Ils pourront associer désormais ces superbes ballades à la tête de ce charmant song-writer britannique. Au final tout le monde sera séduit par l’intensité de ce set. Vivement la rentrée !
Tori Amos a décidé de présenter son dernier album seule et dans la simplicité, enfin presque… Seule sur scène avec quatre pianos (dont un majestueux Bösendorfer), rangés deux par deux, afin de lui permettre de jouer simultanément. Tori interpréte essentiellement des titres de son dernier album, « Beekeeper », et quelques bijoux de son répertoire. Envoûtée aux pianos qu’elle maîtrise à la perfection, elle possède un timbre de voix d’une richesse exceptionnelle, parfois proche de la bien discrète Kate Bush. Tori Amos reste dans son univers et l’on peut déplorer la froideur de son contact. Un de ses pêchés musicaux (à notre grand bonheur), tient aux reprises dont elle s’acquitte. Au dessus de sa tête un écran affiche : « Tori’s Piano Bar ». Et la femme à la crinière fauve de reprendre Lovesong (The Cure) et Purple rain (Prince). Le concert touche à sa fin, et ce fut pour Tori une grande prouesse d’assurer près de deux heures de show, seule, face à des milliers de fans parfois venus de loin.