">
Programmation éclectique ce soir au Nouveau Casino, qui met aux prises la power-pop des jeunes freluquets de Pigeon Detectives et le rock plus consistant des barbus de Malajube. Une affiche déséquilibrée, qui aura cependant conquis un public enthousiaste.
Originaires de Leeds, 22 ans de moyenne d’âge et un premier album à défendre, les cinq Pigeon Detectives (photos 1 et 2) s’installent crânement sur scène, menés par un chanteur en état de surexcitation avant même les premières mesures. Doucement, gamin, tu vas te faire mal en agitant ton micro ! Avouons-le, l’irruption de cet attelage hétéroclite déclenche quelques sourires narquois. Mais, force est de reconnaître que l’ensemble est d’une efficacité redoutable. Les bombinettes pop-punk défilent, 3 minutes chrono, sans originalité aucune mais avec un rendement mélodique constant. Quant au chanteur, petite fripouille à la chevelure bouclée et au jeu de lasso anachronique (le tout emprunté à Roger Daltrey des Who), il déborde d’une énergie caricaturale, et néanmoins communicative. Allez, un dernier titre – avec invasion de la scène par les fans du premier rang – et tout ce qu’on peut souhaiter à The Pigeon Detectives, c’est de survivre à cette glorieuse couverture du NME qui leur tend les bras !
Après cette prestation juvénile qui n’aura laissé personne indifférent, Malajube (photos 3 à 8) soigne son arrivée sur scène. Bien vu. Lancer d’agrumes et vannes lâchées avec un authentique accent québécois, le ton est immédiatement donné : il sera acide et brut, sans sucre ajouté et sans concession. Si en studio, la musique des Canadiens sait se faire sophistiquée, à l’épreuve du live, elle privilégie la puissance et l’énergie. Nombre de titres sont truffés de breaks saturés, placés tantôt en intro, au final, ou dans les refrains. Les arrangements et autres coquetteries restent en revanche limités aux claviers ou à quelques chœurs plaintifs.
C’est donc sans encombre que le groupe déroule son album « Trompe-l’œil », sorti l’an dernier outre-Atlantique. Pendant près d’une heure, Malajube impose une atmosphère aigre-douce et déconstruite, au sommet sur Etienne d’Août ou Montréal
Crédit photos : Antoine Legond