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Les attentes vis-à-vis de la prestation parisienne de Santigold étaient proportionnelles à la hype et au succès mérité de son premier album, en un mot : très élevées. Aussi, l’impatience nourrie d’enthousiasme, d’envie d’en découdre et de faire trembler le parquet de l’Elysée Montmartre atteignait à son paroxysme à la fin de la première partie d’Amanda Blank (jouant dans la même cour que ses copines M.I.A. et Santigold).
Pression pour Sandi White qui doit maintenant prouver que son premier album passe habilement l’épreuve de la scène… L’empressement s’accompagne de quelques craintes : le son ne va-t-il pas ressembler à une sorte de bouillie diffuse (les morceaux studio sont très produits, alors quid de leur restranscription scénique..) ? Réussira-t-elle à proposer une performance égale et dense tout du long? (l’album comporte également son lot de titres moins uptempo).
21 heures. Santigold débarque sur scène avec un grand sourire et un dynamisme communicatif, accompagnée d’un batteur, d’un bassiste, d’un guitariste (également aux machines), et de deux choristes (en playback visiblement) / danseuses remontées sur ressort. Les premiers titres s’enchainent : You’ll Find A Way, L.E.S. Artistes… Santigold fait preuve d’un sacré panache, assure le show, s’essaie au français entre les morceaux : le public est conquis. Les petites appréhensions citées plus haut s’envolent : le son dans la salle est très correct (les décibels auraient d’ailleurs pu être un peu plus élevés !), le set est cohérent et ne connait pas de vraie cassure.
Le problème est en fait tout autre : la différence entre l’album et son adaptation scénique n’existe quasiment pas. Les morceaux ne sont pas étirés plus en longueur, pas de ponts supplémentaires, pas d’improvisations, pas d’introductions rajoutées… Dommage. Du coup, en cinquante minutes (dont un titre à la fin avec Amanda Blank), c’est définitivement terminé. Le public reste clairement sur sa faim. Des tubes comme Creator ou Unstoppable méritaient plus que 3 minutes 35 chacun !
Mais l’intention est là : la ferveur de Santigold ne faiblit pas, les choristes / danseuses assurent de fantasques chorégraphies, une partie du public est invité et monte sur scène sur un titre.
Conclusion : Un concert sympathique mais un peu décevant, sec niveau timing et finalement encore un peu trop timoré vu le potentiel (manque d’expérience?). Mais l’Américaine convainc malgré tout par ses titres accrocheurs et sa fraîcheur. Allez… soyons indulgents : Santigold fera mieux la prochaine fois, on n’en doute pas, et on y sera.