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Ce samedi soir, Le Botanique est bondé. Et pour cause, ces trois salles sont occupées dont une par les revenants anglais de Slowdive. Après presque 20 ans d’absence des scènes, du monde entier, le groupe anglais de Reading, est de retour, un nouvel album sous le bras et une tournée 2017 à n’en plus finir.
Seuls quelques fans de la première heure attendent l’ouverture des portes de l’Orangerie à 19:00 hr… En première partie de Slowdive, c’est Blanck Mass, le projet solo de Benjamin John Power, moitié des Fuck Buttons. Sensé plané entre puissance et retenue, attachement et froideur ou encore amour et haine, nous on retiendrait que du génie créatif des Fuck Buttons, il reste une machine à sons, bruit qui manque de sincérité sur scène, dans une salle aussi exiguë que l’Orangerie du Bota. Mais après tout, on n’est pas vraiment venu pour écouter de l’électro, plutôt du shoegaze…
La prestation peu reluisante que le groupe a donnée à Werchter cet été laissait craindre le pire… Mais il faut relativiser, entre la scène principale d’un festival qui peut accueillir presque 100.000 personnes et la scène intimiste de maximum dix mètres de large au Bota devant quelques 650 personnes, le groupe sait que ce soir, on attend de lui une prestation digne de ce nom.
À 21:20 Hr, le quintet britannique arrive sur scène, devant un public dont le parti est déjà pris à entendre les cris et applaudissements qui précèdent les premières notes de Slomo. Tout aussi planant, Catch the Breeze enchaîne à merveille et nous conduit tout droit sur des songes merveilleux et fragiles. On décèle immédiatement l’insolence de Beach House qui ne peut ici renier ses influences. La suite est déroulée avec un maniement parfait des instruments, on retrouve parmi d’autres titres, Star Roving, Slowdive, Soulvaki ou encore Blue Skied and Clear. Sur Sugar For The Pill, le public entre dans une véritable trans avant que la réalité ne nous rattrape lorsque Rachel Goswell annonce le dernier morceau qui clôturera ce set comme il l’a commencé, nous replongeant ainsi dans une atmosphère magique et envoûtée. On le comprend très vite, le concert n’est pas vraiment fini, les claquements de mains sont énergiques. Le groupe revient sur scène et enchaîne trois nouveaux morceaux parmi lesquels No Longer Making Time et 40 Days et qui nous permettent de nous envoler, une fois encore, dans une stratosphère qui se situe quelque part entre shoegaze et pop.
Slowdive, qui n’a pas eu l’aura de My Bloody Valentine ou la reconnaissance de Ride, mérite d’être amplement cité comme un des grands noms du shoegaze. Qui plus est, après 22 ans sans album, le groupe a su se réinventer et a réussi à faire cohabiter sur scène son passé et son présent. Magique.