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Et c’est le phénomène Django Django qui ouvre le bal. Les quatre jeunes musiciens semblent venir tout droit d’un obscur groupe garage des sixties, chemises psychédéliques dignes d’une pochette de disque des Standells à l’appui. Storm lance les hostilités et, d’emblée, ils nous livrent avec classe et sobriété un son réellement atypique et riche, truffé de délicieuses sonorités excentriques : le son des Django Django. Et si, au départ, ils semblaient déstabiliser l’assemblée, ce n’était que pour d’avantage la convaincre par la suite. Le rythme tribal Skies Over Cairo est littéralement envoutant et la finesse, la délicatesse de Love’s Dart en charme plus d’un. La magie opère et l’adhésion gagne peu à peu les rangs. Le concert se finit en apothéose, avec l’excellent et infernal Wor, deuxième et dernier single en date du groupe, qui électrise le Point Ephémère.
Enfin, très attendu, Sonic Boom investit la scène. Malgré l’état stationnaire du groupe et le souci obsédant de la perfection de son leader qui nous vaut une attente quasi-interminable entre chaque morceau, les spectateurs sont plongés dans un vertige infini, en pleine hypnose mystique. Le fantôme du duo new-yorkais Suicide n’est jamais très loin, veillant sur Peter Kember. La playlist comporte plusieurs titres des Spacemen 3 mais les morceaux de Spectrum ne sont pas en reste pour autant. La preuve avec le génial How You Satisfy Me, premier single du groupe qui fonctionne toujours aussi bien et emporte l’assemblée en plein trip. C’est une véritable pluie d’ondes psychédéliques qui tombe ce soir sur la modeste salle du Point Ephémère. War Sucks est planant, tout en distorsions, presque hallucinogène. Sonic Boom ne cesse d’expérimenter ; des vagues électriques, triturées et distendues déferlent, laissant un public en transe.