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Ce manque de popularité rejaillit inévitablement sur les occasions de voir les Canadiens dans les salles de l’Hexagone même si leurs rares incursions sur notre territoire ont été unanimement appréciées. Le risque était donc grand de voir une Maroquinerie désertée, qui plus est un samedi soir, pour assister au concert de ces étoiles fuyantes venues présenter les titres de leur quatrième album "In Our Bedroom After The War". On passera rapidement sur la performance du seul membre d’Apostle of Hustle valide, il eut le mérite de nous faire patienter avec les moyens du bord. C’est sur l’instrumental The Beginning After The End que le sextet entre en scène devant ô surprise une salle garnie et enthousiaste, la communauté Canadienne de Paris n’étant pas étrangère à cet état de fait/fête. La soirée commence réellement avec le bien nommé The Night Starts Here qui met en lumière la complicité qui unit Amy Millan et Torquil Campbell. L’occasion également de constater que les titres de Stars gagnent en puissance en live, histoire de tordre le cou à ceux qui jugent leur musique trop mièvre sur disque.
Le groupe balaie sa discographie en faisant la part belle aux deux derniers albums plus quelques perles de "Heart" dont le titre éponyme ou encore le superbe Elevator Love Letter qui nous rappelle au bon souvenir des La’s et de My Bloody Valentine, stars déchues du début des 90’s. Torquil Campbell est particulièrement à l’aise, plaisantant avec le public, notamment à propos du récent mariage du chef de l’Etat, distribuant des fleurs préalablement installées aux 4 coins de la scène sur amplis, batterie et synthés. Même l’interprétation de titres plus calmes comme Personal ne parvient pas à refroidir l’ambiance, Torquil faisant preuve d’autodérision en enjoignant l’assistance à arrêter les anti-dépresseurs. Le leader des Stars fait également apprécier ses talents de trompettiste sur One More Night, un des meilleurs morceaux du combo, ou Soft Revolution qui lance la révolte après cet intermède de douceurs.
Du très attendu Your Ex-lover is Dead, auquel il ne manquait que des cordes, au mutin Take Me To The Riot, la fin du set se fait pied au plancher pour les Canadiens avec une Amy Millan façon diesel qui sort peu à peu de sa torpeur pour enfin communier avec le public. Quand à In Our Bedroom After The War, il clôture le set avec une magnifique interprétation de Torquil Campbell à la façon crooner qui n’est pas sans rappeler Morrissey, du temps de sa splendeur malheureusement lointaine. Quelques rappels (What I’m Trying To Say, My Favourite Book) viennent récompenser l’accueil du public qui semble ne pas avoir laisser insensible les Montréalais.
Crédit Photos : Robert Gil