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Il est des titres qui entrent d’emblée dans le cercle restreint de ceux qui marquent, ce fut le cas il y a quelques mois avec Tamino dès la première écoute de Cigar : cette voix allait compter. Le concert donné au Point Ephémère n’a fait que confirmer cette certitude.
Tamino possède non seulement un timbre et une tessiture remarquables mais il sait surtout en jouer avec une facilité désarmante. Qui l’a entendu se balader dans ses aigus pourra en témoigner, avec les arpèges qu’il tire de sa guitare, des frissons nous parcourent l’épiderme. Les moments où seul face à son public, il délivre ses plaintes, sont d’une beauté incroyable. Sans fioritures, uniquement dans l’élégance, il n’a besoin de rien d’autre.
C’est pourquoi et c’est le seul bémol que nous pourrions bien formuler, la proposition scénique avec le clavier et la batterie manquait de structure pour élever l’ensemble aux sommets. S’appuyer sur des musiciens avec autant d’envergure que lui même a de talent, et le concert prendrait une autre dimension. Mais quand on a 22 ans et une poignée de titres à défendre, se présenter avec une telle maîtrise force le respect.
Evidemment sa voix évoque Jeff Buckley, même si la filiation est un peu facile, son timbre rappelle celui de Balthazar et le fait qu’il ait collaboré avec Colin Greenwood de Radiohead n’est pas un hasard. Simple et sincère, il se présente pourtant riche de ces parentés, mais fort de qui il est. Jamais Tamino ne tombe dans la caricature ni dans la facilité.
Nul doute que le temps donnera à son talent l’assurance et les couleurs qu’il mérite, dût-il pour cela rejoindre une formation plus riche.
Ce live de Tamino, nous ne sommes donc pas prêts de l’oublier. Mention spéciale aussi aux lumières, qui à l’image de la prestation étaient dans la justesse et la simplicité, pour des tableaux clairs-obscurs parfaits.
Une soirée élégante, comme le veut la définition du mot « Qui a de la grâce et de la simplicité« .
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Son premier album sort le 4 mai prochain chez Communion
Crédit Photos: © Fanny Giniès
Live Report enrichi des échanges avec Le Boxson.
Crédit photo : © Fanny Giniès