"> The Arcade Fire :: Paris [Olympia] :: 19 mars 2007 - Live Report - Indiepoprock

The Arcade Fire :: Paris [Olympia] :: 19 mars 2007


Avec seulement deux albums à leur actif, les canadiens de The Arcade Fire sont déjà devenus incontournables sur la scène indé. Leur tournée pour célébrer la sortie de "Neon Bible" affiche complet partout où elle passe, les billets s’arrachant en quelques minutes et se vendant au prix fort au marché noir. Ce 19 mars 2007 le grand […]

Avec seulement deux albums à leur actif, les canadiens de The Arcade Fire sont déjà devenus incontournables sur la scène indé. Leur tournée pour célébrer la sortie de "Neon Bible" affiche complet partout où elle passe, les billets s’arrachant en quelques minutes et se vendant au prix fort au marché noir. Ce 19 mars 2007 le grand barnum indie-biblique posait ses affaires à l’Olympia pour le premier de 2 concerts parisiens.

La rude tâche d’ouvrir la soirée face à un parterre de fans impatients incombait aux quatre anglaises d’Electrelane. Les demoiselles de Brighton, à l’allure un peu timide, pratiquent un mélange de noisy (chère à Steve Albini leur producteur) et d’electronica qui va à l’encontre de cette image de jeunes filles bien sages. Balançant entre Sonic Youth et Stereolab, les compositions du quatuor font mouche auprès du public. Avec déjà trois albums à leur palmarès et un quatrième en préparation, la carrière d’Electrelane prend un nouvel essor grâce à cette tournée en première partie de The Arcade Fire. Au vu de leur performance nul doute que les anglaises ont dû convertir de nouveaux fidèles.

Après une attente forcément trop longue les lumières s’éteignent et laissent la place aux néons rouges ornant la scène, certains formant  la bible qui illustre la pochette de “Neon Bible”, le second album de The Arcade Fire. Ambiance. Alors que tous les regards sont braqués sur la scène de l’Olympia et que les secondes s’égrènent, un brouhaha venant du fonds de la salle nous annonce un événement imprévu. Comme ils l’ont notamment fait à Londres, les Montréalais débarquent avec quelques instruments acoustiques pour interpréter a cappella un morceau (Wake Up) au milieu d’une foule évidemment en liesse. Ils sont suivis par une caméra et un micro (l’équipe des Concerts à Emporter de la Blogothèque) et s’arrête à quelques mètres de la scène de façon à être vu par le public au balcon. Le son est difficilement audible mais qu’importe l’émotion est déjà là. 

Le groupe monte enfin sur scène pour interpréter Black Mirror, titre d’ouverture de leur dernier opus. Les membres (9 ou 10 selon les titres) occupent tout l’espace scénique, un orgue d’église aux tuyaux rutilants trône au beau milieu de ce capharnaüm d’instruments. Keep the Car Running et No Cars Go, deux des titres les plus pêchus de “Neon Bible” , enflamment définitivement l’assistance qui continue à chanter une fois les morceaux terminés. 

Le quart d’heure qui suit met à l’honneur Régine Chassagne, épouse de Win Butler, le leader du groupe mais également et surtout multi-instrumentaliste et chanteuse. Elle interprète tout d’abord Haïti, premier titre de la soirée extrait de “Funeral”, en hommage à son île natale. Un sourire éclaire son visage, les Montréalais prennent visiblement un grand plaisir à se produire devant le public français. En guise d’hommage, Régine interprète ensuite une reprise de Poupée de Cire, Poupée de Son, la chanson écrite par Serge Gainsbourg pour la candide France Gall, puis elle passe à la batterie pour Black Wave/Bad Vibrations où son duo vocal avec Win Butler fait merveille.

Comme d’habitude avec The Arcade Fire les échanges d’instruments sont nombreux, ce qui laisse le temps à l’assistance de reprendre son souffle après un tel départ en fanfare. Le groupe éprouve également le besoin de souffler, les titres plus intimistes de “Neon Bible” vont leur permettre ce répit tout relatif. Win Butler s’installe devant l’orgue pour My Body is a Cage. Tel un prêcheur évangéliste devant ses ouailles, il enchaîne les titres devant une assemblée de dévôts tout acquise à sa cause. La fin du set fait la part belle aux titres plus anciens avec Neighborhood #1 (Tunnels) et Rebellion (Lies), repris comme un seul homme par un public en communion parfaite avec ses idoles. Comme un symbole Régine Chassagne prend place devant l’orgue pour Intervention qui sera le dernier titre du set initial.

Le rappel ne se fait pas attendre très longtemps et voit les canadiens enchaîner Neighborhood #2 (Laika) et Neigborhood #3 (Power Out) à gorges déployées. Les lumières se rallument devant un public exsangue, ivre de bonheur qui continue à entonner des "oooh oooh" de longues minutes aprés la fin du dernier morceau. Les roadies distribuent track-lists et baguettes que le public se dispute telles de véritables reliques. Une bonne dizaine de minutes se sont écoulées, la scène est en train d’être débarassée mais les deux tiers de l’Olympia sont encore garnis de gens qui chantent, applaudissent et, se dit-on, croient un peu aux miracles. 

Pourtant il était dit que cette soirée resterait dans les mémoires. Les membres de The Arcade Fire, dont certains se sont déjà changés, refont leur apparition sur scène, éberlués par l’ambiance qui règne dans cette salle gorgée d’histoire. Les draps qui recouvraient déjà les instruments sont enlevés à la hâte pour laisser le groupe interpréter un émouvant In The Backseat qui clôture de façon majestueuse une soirée vraiment pas comme les autres. Grandiose.

Crédit Photos : Vincent Maston

Chroniqueur
  • Publication 253 vues19 mars 2007
  • Tags
  • Partagez cet article