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The Divine Comedy dans la toute nouvelle Philharmonie de Paris: l’affiche avait tout de la promesse d’une soirée inoubliable et le plus merveilleux est qu’elle le fût.
La grande salle était en effet un écrin de choix pour un tel concert, la magie du lieu résidant à la fois dans sa beauté toute en courbes, mais surtout dans la prouesse de rendre presque intime une audience de 2400 personnes. 2400 personnes qui n’en font finalement qu’une.
À l’heure dite Neil Hannon et sa Divine Comedy ont donc pris la scène, pour ne la rendre qu’au bout de plus de 2 heures d’une ineffable beauté.
Il n’en fallait pas moins pour revisiter la discographie du groupe, piochant ça et là le meilleur, et rendre cette ambiance unique, propre aux disques de The Divine Comedy, à mi-chemin entre une ambiance de cabaret, de bande-son de film noir et de comédie romantique à la fois.
Accompagné d’une formation haute en couleur (accordéon, violon, violoncelle, saxophone, trompette, clavier, basse, batterie), le Dandy irlandais a su tenir son public dans le creux de sa main pour le relâcher sourire aux lèvres et rassasié de plaisir.
C’est ainsi que nous avons pu nous régaler d’un live ponctué d’un entracte moins vécu comme une pause que comme la fin d’un chapitre avant d’en entamer un nouveau. Deux parties distinctes d’un tout qui conte une histoire, plante une atmosphère et dépeint une soirée exceptionnelle.
Faiseur d’ambiance, charmeur de public, Neil a ponctué les titres de plaisanteries, d’humour irlandais comme le délicieux « c’est un très bel endroit que vous avez là, ce sera super…. une fois fini » en allusion aux travaux toujours en cours dans la salle, et à l’odeur de peinture fraîche qui persiste dans l’air.
Mention spéciale pour le « Booklovers » revisité avec de savoureux jeux de mots sur les livres en lieu et place des auteurs traditionnellement cités, ainsi Edgar Allan Poe est devenu Poem, Salvador Diary, Novella Fitzgerald…
Cet humour en finesse, cette autodérision sont des traits qui nous ont fait autant le personnage que sa musique.
Enfin comme ce n’était pas suffisant ce sont deux rappels qui sont venus clore la soirée, deux rappels en standing ovation d’un public sous le charme.
On regrettera toutefois que la setlist ait éclipsé le sublime album « Regeneration » et notamment les ineffables « Bad Ambassador » ou « The Perfect Love Song« . Mais avec plus d’une centaine de titres au catalogue, on comprend aisément que le choix ait pu se montrer délicat.
Et puis comment leur en tenir rigueur ?
Après une telle générosité, un tel plaisir et, disons-le, un tel bonheur c’est le sourire béat que l’on pardonne tout.
Et comme nous ne saurions nous contenter d’une seule fois, la captation du concert (entr’acte incluse) est disponible sur le site de la Philharmonie.