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C’est une Cigale pleine à craquer qui a accueilli Neil Hannon et ses sept musiciens le 11 mai pour ce qui n’était qu’un « apéritif » aux dires du chanteur. Il s’agissait là de l’unique date française et de la première date de cette tournée de présentation du nouvel album de The Divine Comedy, intitulé « Victory for the Comic Muse » et dont la sortie est prévue pour le 19 juin.
C’est un quatuor pop rock Morning Runners qui a l’honneur de débuter la soirée. Le premier titre reçoit quelques applaudissements polis, à partir du deuxième, trois personnes se mettent à taper mollement du pied et à hocher la tête en rythme. Le catchy Punching walls passe relativement bien, le piano à la Ed Harcourt est plutôt plaisant, mais on n’a affaire à rien d’autre qu’à une copie de Starsailor si ce n’est dans la manière de chanter, moins larmoyante et geignarde que celle de James Walsh, inégalable dans le genre. Mais lorsque les Morning Runners se mettent à faire du rock lourd avec grosses guitares et batterie énervée, on se dit que ce choix de première partie est bien curieux, car avec leurs cheveux longs et leurs jeans déchirés, les quatre anglais détonnent sacrément avec ce qui va suivre. Peut-être se sont-ils fait les mêmes réflexions car ils ne s’attardent pas trop longtemps sur scène…
À 21 heures précises, les lumières s’éteignent et la salle retient son souffle. Un à un les musiciens arrivent, tous élégamment vêtus, Neil Hannon arrivant en dernier bien sûr. Pour masquer son trac, il se cache derrière une grosse paire de lunettes aux verres fumés. C’est avec un inédit, To Die a Virgin que commence ce concert, ce qui surprend un peu les fans, qui s’attendaient à retrouver d’emblée un titre connu. Mais l’attente ne sera pas longue, voici déjà un extrait de « Casanova », In and Out in Paris and London interprété comme il se doit, clins d’oeil et sourires aguicheurs à l’appui, par un Neil Hannon en forme.
Le concert fait la part belle au nouvel album avec pas moins de six titres dont le single Diva Lady apprécié et bien connu du public mais d’autres morceaux sont disséminés ça et là, comme Mother Dear dédié à sa maman, ou Lady of a Certain Age et Light of Day, aux mélodies sirupeuses doublées de choeurs à faire fondre un iceberg. Se mêlant à tout cela, on reconnaîtra des titres de chacun des albums de Divine Comedy, les tubesques Becoming more like Alfie et Generation Sex, l’atmosphérique Eye of the Needle, le très sautillant Tonight we Fly ou encore Our Mutual Friend, entièrement mimée par le chanteur. Neil Hannon aime la France et elle le lui rend bien. Ainsi ses efforts pour parler notre langue sont accueillis avec des sourires encourageants et un air bienveillant. C’est promis, la prochaine fois, il arrivera à introduire ses titres sans avoir recours à l’anglais!
Le rappel permet d’entendre Secret Garden un très vieux titre de 1990, extrait de « Fanfare for the Comic Muse » tout premier album de Divine Comedy. Puis vient l’heure de Something for the Weekend pour conclure la soirée. Eh oui, on aura quelque chose à quoi penser ce weekend, et quelques jours encore, car bien au delà de la mascarade ou du grand-guignolesque, c’est un véritable régal de voir se produire Neil Hannon et les siens. Rendez-vous à l’automne pour la suite du repas!