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Alors qu’on m’attendait Magic Mountain en guise d’opening, c’est une toute autre ambiance qui s’installe avec l’entrée de Jonny sur Bell Laboratories. Surprenant et assez audacieux ! Le morceau est pour le moins minimaliste et expérimental, et un épais nuage de fumée s’empare de la scène. Ainsi, l’entrée – ou plutôt l’apparition – de Jonny évoque un songe, comme un paysage intérieur hallucinatoire. Ce qui se joue devant nous pourrait être la mise en scène d’une fantasmagorie propre à Jonny, tant il semble donner chair et corps aux fantômes qui le hantent. En chantant, il exorcise ses angoisses.
Vêtu d’un teddy en satin rouge, Jonny est un personnage de diva. L’estrade du Trabendo a beau être trop petite pour lui et ne pas lui permettre toutes les exubérances scéniques auxquelles il nous a habitués, cela ne l’empêche pas de capter toute la lumière, éclipsant totalement le reste de la bande. Il est conscient de son sex-appeal et il en joue ! Maintenant, le décor planté, passons à ce qui nous intéresse : la bande-son.
Le set est clairement un peu plus sombre que lors des précédents concerts parisiens, il faut dire que les titres interprétés – piochés dans les 3 albums – ne sont pas les moins graves : il y est question de mort, de séparations, de persécutions. C’est d’ailleurs ce qui fait la grandeur de The Drums : nous parler de sujets sombres tout en nous donnant furieusement envie de danser.
Certaines chansons du dernier album passent très bien en live, notamment Let me ou à I can’t pretend. Kiss Me Again, qui vient apporter un agréable vent de fraîcheur, tandis que Wild Geese sera l’instant émotion. Forever and Ever et Down By The Water sont toujours aussi fabuleuses, et malgré la fatigue, la répétition ( le groupe est en tournée depuis un moment, et aux 4 coins de la planète), on sent la sincérité dans la voix de Jonny, il chante avec ses tripes, il est honnête, et ça ne fait que décupler son incroyable pouvoir d’attraction.
Ceux qui ne connaissent pas bien The Drums ont tendance à les réduire à un groupe pop léger. Comme si Let’s Go Surfing, leur premier tube, suffisait à les définir. A ceux-là, on dira qu’ils ont bien tort, car The Drums, c’est bien plus que cela. Leur musique est dense et profonde. C’est une des formations les plus intéressantes de ces dernières années. On invite donc les sceptiques à sérieusement y jeter une deuxième oreille !
Crédit photo : Tam