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Petit Bain accueillait le 26 octobre, trois formations majeures de la scène rock indé française.
C’est Perio qui ouvra la soirée, accompagné à la batterie par Etienne Gaillochet et à la basse par Benoit Burello. L’extraordinaire et précieuse musique de Perio, trouve-là une échappée superbement dynamique. Véritable power-trio qui a revisité un répertoire dont la beauté fascine depuis des années. Sur scène, les chansons de Perio explosent littéralement, sans perdre leur finesse de composition. Parvenant à porter toute l’élégance totale de son univers vers des sommets sonores, on (re)découvre le versant plus rock de titres qui sont devenus au fil des écoutes de véritables compagnons intimes.
Perio est décidément un songwriter d’exception, que l’on chérit encore davantage – si c’est possible – après ce concert magnifique, émouvant, superbement bruitiste. Voyage inoubliable au gré d’une discographie grandiose.
Puis, les French Cowboy ont pris possession de la scène. Déroulant leur dernier album – l’explosif AF – et des titres du très rock « French Cowboy & The One », le groupe a offert une énorme déflagration sonique. Les très charismatiques Federico Pellegrini et Eric Pifeteau ont entraîné le public dans un fou, et épique, tourbillon. Rythmé par une batterie superpuissante et métronomique, un chant faussement cynique et une guitare tranchante, le concert dévoile une véritable et imparable machine à faire danser.
Enchaînant les chansons comme autant de tubes en puissance, French Cowboy s’impose par sa rigueur musicale parfaite, bien dissimulée derrière une attitude que l’on aurait qualifié il y a quelques années d’incarnation du cool absolu.
Et, mine de rien, derrière l’énorme mur du son, les paroles teintées d’un humour dévastateur, il y a des traces de saine colère, et d’une sacré lucidité sans fards, dans ces chansons calibrées pour carboniser la scène.
Ce sont les Married Monk qui ont le privilège de conclure une soirée aux allures de perfection indé.
La formation de Christian Quermalet a joué « The Jim Side », considéré à juste titre comme l’un des sommets de la pop – on serait tenté de dire tous pays confondus. Cet album paru en 1996 n’a jamais cessé de distiller ses charmes toxiques, ses mélodies enivrantes, son étrange atmosphère incomparable. Ce fut donc un privilège inouï de pouvoir l’entendre à nouveau. Et de réaliser à quel point « The Jim Side » est toujours un chef d’oeuvre de pure finesse mélodique, de singularité harmonique. Un disque en lévitation, qui a d’emblée propulsé The Married Monk parmi les plus belles – et intelligentes – formations indé qui soient.
Sur scène, l’album implose, envoûtant et majestueux. Vaisseau-fantôme pop, à la fois incroyablement séduisant et un peu effrayant. Les Married Monk sont plus que jamais un groupe majeur, qui continue inlassablement de composer des chansons sans égales. Et comme pour démontrer cette évidence, ils concluront le concert, après l’intégralité de « The Jim Side », par une immersion dans le tout dernier disque du groupe, le très impressionnant et cultivé « Headgearalienpoo » .
Crédit photo : yan kouton