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Pouvait-il y avoir meilleure manière de découvrir le groupe allemand The Notwist que de les apprécier sur scène ? Réponse négative, assurément. Démonstration ci-dessous.
Les conditions étaient déjà un peu exceptionnelles. Le concert avait de quoi susciter les convoitises : organisé à un mois de la sortie très attendue de « Close To The Glass », leur prochaine galette, l’entrée était réservée aux seuls détenteurs d’invitation. Une ambiance confidentielle qui se prêtait bien à l’exploration d’un répertoire subtil, fait de mille et une sonorités.
21h tapantes. Les lumières s’éteignent et l’assemblée se presse face à la scène. Et le clan des frères Acher arrive, qui n’oublie pas pourquoi il est là en interprétant tout de go un nouveau morceau. Et tant qu’on est dans l’exclusivité, le premier single du nouvel album suit, Close To The Glass, amuse-bouche à la structure dissonante qui tranche avec le côté très pop des titres suivants (Kong et Boneless) mais reste révélateur de cette habitude qu’ils ont de balayer toute certitude en expérimentant différents tempos voire en mixant les genres sur un même morceau.
De la musique en trois dimensions. C’est ainsi que nous pourrions résumer les choses, un morceau en cachant généralement un autre comme c’est à demi-mot avoué sur Into Another Tune. Et le live exacerbe davantage cette impression, nourri de ces improvisations ébouriffantes qui sont autant de défis aux lois de l’harmonie, relevés avec brio. Le xylophone fait figure de pilier au milieu de cette pluralité d’instruments, tantôt discordant, tantôt illuminant les mélodies de ses notes éclatantes.
Un assortiment d’instruments qui pourraient donner matière à une cacophonie du diable… or il n’en est rien. Le son est impeccable, limpide, servi par une attention toute particulière prêtée à l’acoustique, comme un écrin de sobriété. Une indietronica sensible qui résonne en profondeur, jouée dans cette atmosphère confidentielle, face à un public de fans : un moment d’exclusivité.
01h40 de concert, deux rappels et la bande à Acher quitte définitivement la scène. Une performance de haute volée, qui confirme la réputation du groupe et laisse l’assistance encore plus conquise qu’elle ne l’était déjà.
Crédit photo : Christophe Crénel