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La dernière fois que j’ai vu les Stranglers, c’était en 2004, à Brest, et ils avaient déjà pas mal de bouteille.
Autant dire que pouvoir de nouveau me trouver face à eux, vingt ans plus tard, tient de l’exploit. Les groupes formés en 1974 et encore actifs (et accessoirement pertinents) ne courent pas les rues. Alors oui, il ne reste plus qu’un membre originel, Jean-Jacques Burnel. Hugh Cornwell a abandonné la formation en 1990. Dave Greenfield est décédé il y a trois ans et Jet Black vient aussi de nous quitter fin 2022.
Dans ces conditions, que reste-t-il des Stranglers, presque 50 ans après leurs débuts ?
Samedi 11 mars, ils étaient à l’Olympia dans le cadre de leur tournée européenne, débutée en septembre 2022. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Men in Black sont loin d’avoir dit leur dernier mot.
C’est Brother Junior qui est chargé de chauffer la salle. La formation à 3 (guitare-chant / basse / batterie) remplit parfaitement son contrat. Le public répond favorablement à un son un peu trop « ricain » pour moi. Mais les qualités d’entertainers des membres mettent tout le monde d’accord.
L’entrée des Stranglers sur scène se fait sous des applaudissements fournis. Et pour résumer simplement, on va passer 1h45 de Folie. Le groupe, encore bien vert malgré l’âge avancé de certains membres, sait clairement quand il faut électriser la salle et quand il faut calmer le jeu (rarement finalement). Avec leur carrière longue comme le bras, les Stranglers ont facilement de quoi dérouler une playlist qui associe les gros hits qui ont fait leur succès (Hanging Around, Always the Sun, Peaches, Duchess, Golden Brown, …) et les petits nouveaux de leur dernier album. Un dernier album excellent, cela dit en passant. This Song, ou encore And if you Should See Dave… rendent parfaitement sur scène, chacune dans un registre très différent.
En plaçant de petites phrases bien senties entre certains morceaux, J.J. Burnel montre qu’il est bel et bien l’âme du groupe, et qu’il est encore content d’être là où il est. Un peu comme tous les membres du public ce soir-là finalement.
Crédit photo : Pierre G.