"> The XX @ 104 - 18 décembre 2012 - Live Report - Indiepoprock

The XX @ 104 – 18 décembre 2012


"Des chromosomes dans l’atmosphère" chantait Noir Désir en 2001. Onze ans après, l’ambiance qui règne ce soir au 104 est la même. Le mot XX est sur toutes les lèvres. Complet depuis belle lurette, le concert du trio londonien est aussi attendu que la queue pour y pénétrer est longue...

« Des chromosomes dans l’atmosphère » chantait Noir Désir en 2001. Onze ans après, l’ambiance qui règne ce soir au 104 est la même. Le mot XX est sur toutes les lèvres. Complet depuis belle lurette, le concert du trio londonien est aussi attendu que la queue pour y pénétrer est longue. Ce n’est pas peu dire, pour un groupe dont le second disque en a déçu certains. Forcément, après le coup de maître du premier et le vent de nouveauté qu’il a fait souffler sur le paysage musical, les attentes ont dû êtres revues à la baisse. Quoique plusieurs écoutes suffisent à faire revenir l’admiration. Et la scène, elle est comment la scène ?

La nouvelle tombe aussi sec, c’est John Talabot, le dj barcelonais, qui assurera la première partie des XX sur ces deux dates parisiennes. Oh bonheur, joie ! Les amateurs de musique électronique ne l’auront pas manqué, « Fin », son disque sorti début 2012, signait la belle réussite de cet hiver dernier. Un musicien prometteur que nous aurons la chance d’apercevoir avant la grand-messe minimaliste des XX ; la tension monte d’un cran. Quand le phénomène se montre, la nef du 104 baigne dans un son électronique agrippant et enveloppant. Un peu minimaliste, un peu psyché, les vagues de textures synthétiques et de motifs aux accents exotiques se déversent toujours avec subtilité et finesse, portées par des rythmes un poil déséquilibrés et des pulsations parfaitement calées. En revanche, le manque de retour sur les voix empêchera l’atmosphère d’être aussi prenante qu’elle aurait pu l’être. Malgré l’assaut déclenché par Destiny en fin de set, l’attention du public n’aura pas été à son comble et les ondes positives lancées par John Talabot peineront à trouver écho. Les premières parties sont toujours un exercice difficile et force est de reconnaître que le catalan s’en est très bien sorti malgré tout. Bravo !

Quant aux XX, ils étaient encore quatre la dernière fois que nous les avons vus. C’est dire si ça remonte à loin ! Appréhension inutile, nous auront droit à un authentique spectacle ce soir. Le concert débute sur le titre Angels. En apparence, personne sur scène à l’exception d’une toile tendue, terrain de projection d’une vidéo nébuleuse. Puis la toile tombe et le trio apparaît. Humbles et discrets, ils ne s’épancheront pas. Pas le genre à faire dans le superflu, vous l’aurez compris ; ils sont heureux d’être là, nous aussi ! Egalement tiré du dernier album, « Coexist« , Fiction embrase tout le monde d’un souffle chaud. Frissons. Le son est limpide, étonnamment bien rendu et l’espace se prête à merveille à leur univers. Un univers presque aquatique, silencieux et lourd, où résonnent des échos cristallins et lointains. Empreints de cette majesté, les morceaux dévoilent aussi leur côté dance, Jamie XX oblige, pour notre plus grand plaisir : Crystalised, VCR, Islands mais aussi Chained et Missing. C’est toujours génial d’entendre des artistes capables de réinventer leurs propres compositions. Cette prestation qui comble déjà toutes nos espérances prend un tournant différent lorsque derrière eux le rideau tombe, dévoilant l’installation de la lettre X qui symbolise l’identité du groupe. Délire. D’abord blanc, une épaisse fumée l’envahit avant qu’il ne se pare de ces couleurs irisées identiques à leur dernière pochette de disque. Une soirée réussite, puissante sur toute la ligne.

Chroniqueur
The XX @ 104 - 18 décembre 2012

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