"> Mo'Fo - Indiepoprock

Mo’Fo

La seconde journée du festival démarre dans un maelstrom de décibels, avec le post-punk nihiliste de Lawrence Wasser. Affublés chacun d’un masque de lapins, ces Français s?adonnent à un rock arty dans la lignée des expérimentations bruitistes de Liars. Dérouté et sceptique, le public se dirige vers la scène Fo à la recherche de découvertes musicales moins hermétiques.

Friction se montre bien plus convaincant, avec un cocktail empruntant autant aux rythmiques saccadées du post-punk qu?à la fièvre incandescente du noisy-rock. Les montées électriques souffrent parfois de l?absence de débouchés mélodiques, mais l?ensemble reste extrêmement solide. En activité depuis 1992, ce trio bordelais se risque même à introduire quelques éléments électroniques bienvenus. En témoigne l?efficace Superior Being. Scéniquement, le groupe assure aussi le spectacle ? un batteur jouant debout, un chanteur à la gestuelle robotique. Sans conteste l?une des révélations du festival !

Le duo franco-américain The Berg Sans Nipple est épatant. Mélange torturé de douceur et de violence, ses explorations sonores se situent au carrefour du post-rock et de l?électronica expérimentale (sorte de mélange de Do Make Say Think, Sigur Ros et des Boards of Canada). Les morceaux en live reflètent parfaitement le climat à la fois envoûtant et oppressant qui se dégage de ses disques, tout en apportant une dimension supplémentaire : une intensité sonore foncièrement scotchante.

Membres de la communauté de l?Eglise des Perruches, sorte de secte virtuelle, les quatre membres canadiens de Duchess Says ont pour but de donner une représentation fidèle de leur Duchesse (c?est à dire la perruche spirituelle), à travers leurs performances live. Tout un programme qui en dit long sur l?état d?esprit du groupe ! Sur scène, ce punk-rock clash à la sauce new-wave est impressionnant? tout particulièrement grâce à la personnalité de la chanteuse (Annie-Claude). Déjantée à souhait, elle hurle de façon hystérique, quitte la scène pour traverser le public sur les épaules d?un spectateur tout en continuant de chanter, et s?avère être une championne des interventions loufoques entre les morceaux.

Pas de répit, on enchaîne sur le concert des compatriotes des Duchess Says, les Georges Leningrad. On dit d?eux qu?ils sont le groupe le plus fou de Montréal, avec à l?appui un post-punk new-wave décadent et dévastateur. Alléchant mais au final, on tombe sur un tapage sonore indéfinissable et complètement bordélique. Too much. A ceux qui y voient un humour décalé et branché? on répondra grosse farce de mauvais goût. On passe notre chemin, sans rester jusqu?à la fin.

Suivent d?autres Québécois, We Are Wolves, compagnons de route des précédents. Les guitares nerveuses sont toujours de mise, les rythmiques martiales ne faiblissent pas? On finit par se lasser de ce chaos sonore interminable et sur-représenté ce soir.

Autre tête d?affiche du festival, chauve et sans barbe celle-ci, A Certain Ratio déboule devant un public moins nombreux que la veille. Quand Joy Division rencontre le funk et les musiques latines, voilà la formule d?ACR, un des premiers groupes à avoir rejoint en 1977 le label mythique Factory. Réussissant le grand écart entre la froideur de la new-wave (le socle du son ACR), l?aspect festif sud-américain (mis en avant par les différentes percus) et la profondeur soul (une chanteuse à la voix chaude), A Certain Ratio étonne en live tant l?alliage de sonorités métalliques et groovy fonctionne. La fin du concert vire carrément à une ambiance carnaval et samba. Il est vrai que le quart de finale France-Brésil du lendemain commence à hanter tous les esprits !

Lire le live report du 29 juin (1/3).
Lire le live report du 1er juillet (3/3).

Par Thomas et

Chroniqueur
  • Publication 345 vues30 juin 2006
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