Primavera Sound 2005
Jeudi 26 mai 2005. Après une prestation très bien accueillie mais d’une banalité déconcertante d?un groupe nommé Maxïmo Park, le premier grand concert du festival commence, celui des très attendus The Arcade Fire. Et les Canadiens ne déçoivent pas : beaucoup d’énergie et de classe rendent les chansons de leur extraordinaire « Funeral » encore plus excitantes que sur l’album. Le public est très réceptif et reprend en coeur les déjà classiques Crowd of love ou Rebellion (Lies). Concert magique, The Arcade Fire est bien LE groupe du moment, et probablement pour longtemps.
Vendredi 27 mai 2005. Premier et seul défaut d?une organisation par ailleurs irréprochable, le concert de Anthony and The Johnsons est programmé dans une salle souterraine et la plupart de leurs adeptes ne pourront pas les voir. Rendez-vous une prochaine fois donc.
Quelques heures après, c?est Iggy Pop, accompagné de ses légendaires Stooges, qui déboule sur la scène centrale et qui livre, à bientôt soixante ans, un show d?une heure et quart d?une intensité à faire pâlir tous les nouveaux groupes en « The ». Le son est parfait et le combo est visiblement content de jouer l?intégrale de « Fun House », et par deux fois l?hymne punk I wanna be your dog.
A peine les derniers larsens retombés, on file assister à la deuxième moitié du concert de Nouvelle Vague. L?ambiance est bon enfant et surtout, Camille qui, en plus d?avoir une superbe voix et un très beau physique (ça n?a rien à voir mais quand même), montre qu?elle est aussi une incroyable show(wo)man.
Plus tard, c?est au tour de New Order d?investir le plateau principal et de faire danser les Barcelonais pendant plus d?une heure. Là aussi, très bonne ambiance sur leur pop bubblegum mais c?est en reprenant deux titres de Joy Division, dont Love will tear us apart, que le groupe enflamme vraiment le public.
On enchaîne immédiatement sur Mercury Rev qui présente un son et lumière très travaillé, mais qui souffre d?un problème : les chansons de leur nouvel opus. En effet, la différence de niveau entre les anciens et les nouveaux morceaux est telle qu?on à peine à croire que c?est le même groupe qui les a composés. Toujours est-il que c?est quand même lui qui a sorti « Deserter songs », donc rien que pour ça on est content, d?autant que ce soir, le groupe joue de larges extraits de cet album.
Samedi 28 mai 2005. Un plateau spécialement dédié à la chanson et au rock français nous permet de voir Bertrand Betsch, qui même en France se fait assez rare, dans une formation acoustique bienvenue. Malheureusement, les problèmes techniques récurrents echaufferont quelque peu l?auteur du superbe « Pas de bras, pas de chocolat ».
A 23h00, le très attendu Dominique A débarque sur la scène. Entouré d?excellents instrumentistes (contrebasse, claviers, persussions et saxophone), le Nantais émerveille une fois de plus par sa précision et son engagement en live. Deux grands moments, les versions incendiaires de En secret et Antonia pour conclure. Sans chauvinisme aucun, le meilleur concert auquel on ait eu à assister au cours de ce festival. Magistral.
On court ensuite voir Sonic Youth, qui démontrera qu?il s?agit bien là d?un grand groupe maîtrisant comme aucun autre les sons de guitares distordus.
Excellent bilan donc pour ce festival à la programmation exigeante mais de qualité. A l?année prochaine !