"> - Indiepoprock

La soirée commence aussi chaudement que se termine la journée. Les gamins qui forment les 3/4 du public rentrent bien sagement dans la salle du Plan et attendent avec impatience le premier groupe de la soirée : Munshy. Ils ont bien raison, ce groupe excelle littéralement. Lorsqu’elle monte sur scène, Faustine, la chanteuse, se cache sous un gilet et un bob enfoncé jusqu’aux yeux. Elle intrigue, susurre, hurle, gronde, souffle le chaud et le froid et nous assène des textes revendicatifs et provocateurs sur un rythme intense, de sa présence démoniaque. Ce rock-là nous agrippe par les tripes et fait penser à Guano Apes. La température monte encore, le public se défoule, slame, saute, hurle et la salle transpire aussi. Ce groupe a une présence vraiment impressionnante sur scène et tous manifestent leur joie d’être là. Le concert est vivifiant et on en oublie le climat tropical qui s’est installé.

Lorsque Shane Cough arrive sur scène, la salle a eu le temps de se refroidir et l’accueil du public s’en ressent. C’est l’aléa des programmations de festivals : le public ne connaît pas Shane Cough, qui va devoir faire ses preuves. Leur musique est plus froide et calculée que celle de Munshy. Les machines dominent dans ce métal/indus et la brune Marianne fait penser à un androïde. Le deuxième album de Shane Cough est particulièrement bien mis en valeur. Les titres s’enchaînent, s’allongent et sont torturés par la guitare. Marianne a-t-elle été impressionnée par la performance de la chanteuse précédente ? Sa voix ne parvient à être bien en place qu?à la moitié du spectacle? Les morceaux plus dansants et franchement plus agressifs plaisent et pour la seconde partie du show le public adhère enfin. La guitare y est pour beaucoup. Le final tout en hurlements est superbe. Marianne nous a ensorcelés.

L?arrivée de Wunjo est tonitruante. Ils veulent mette le feu. On les voit souvent en ce moment sur les scènes parisiennes. Leur métal hargneux est particulièrement efficace. Au bout de quelques titres, il fait tellement chaud que le chanteur enlève son T-shirt. Il boit beaucoup d?eau, en perd beaucoup, en balance dans le public tout autant et crache encore plus. Pitié pour les premiers rangs? Musicalement, les guitares sont vraiment bien associées, la batterie hypra-efficace et la voix détruite à souhait : limite du punk et c?est l?originalité de Wunjo. Dégénération et Fuck you revolution électrisent le public qui hurle les paroles à pleins poumons. Le chanteur se plante au bord de la scène, tandis qu?un des guitaristes passe carrément par-dessus les barrières pour tenter la fusion avec le public. Pour le rappel, les bêtes de scène nous réservent des titres encore plus puissants et le public s?en retourne chez lui, fourbu mais ravi par cette soirée dans la fournaise du Plan.

Chroniqueur
  • Publication 351 vues27 mai 2005
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