On a aussi écouté Dead Chic – Serenades & Damnation

Un premier Ep incandescent avait posé les bases d’une musique totalement habitée, portée par un blues énorme. Dead Chic faisait une entrée tonitruante et marquante sur la scène rock. Avec « Serenades & Damnation » la formation vient confirmer que ce n’était pas un brillant one-shot. Mais la première pierre d’un répertoire qui trouve, avec ce premier album, une expression autrement plus vaste.

Proche désormais d’un desert rock profond, Dead Chic déploie un univers riche, où l’on voit passer les ombres de Josh Homme ou de Mark Lanegan. Et leur musique prend clairement une autre dimension. Nourrie de cumbia et de soul elle gagne en intensité, en grâce aussi. Toujours connectée à la force obscure d’un blues rugueux et explosif, elle s’en éloigne pour dévoiler d’autres facettes de son identité.

Une musique sans doute plus moderne dans son hybridation, mais qui demeure fortement ancrée dans l’incantation, presque psychédélique. Entre danse macabre et puissante célébration de la vie. A l’instar d’une messe païenne, le disque semble s’enfoncer, peu à peu, dans les méandres ténébreux et violemment sensuels d’une célébration interdite.

Interdite mais redoutablement attirante. « Serenades & Damnation » brûle d’un feu sacré, rappelant que toute douleur ouvre des champs de perception aussi effrayants que salvateurs. Dead Chic est clairement l’un des groupes les plus exaltants, bien au-delà de la scène nationale.