« Sentinel » est le 8ème album de Deleyaman. Toujours plus profond, le groupe de l’américain Aret Madilian est depuis longtemps une formation culte, qui, à l’instar de Tuxedomoon ou des Nits, défie le temps et les modes.

Connectée au post-punk, aux sons de Manchester comme aux musiques les plus anciennes, elle ne cesse d’explorer un territoire musical où se rencontrent le profane et le sacré, la poésie classique et l’impressionnisme. Les instruments actuels et globalisés se mêlent à des instruments anciens, rattachés à des traditions ancestrales.

D’un tel creuset ne peut sortir qu’une musique intemporelle, coulant comme un fleuve apaisé mais portant la mémoire de toutes les souffrances et questionnements.

Sur « Sentinel », la proximité de Deleyaman avec Dead Can Dance se concrétise par la participation de Brendan Perry et de Jules Maxwell, comme la reconnaissance définitive de l’importance d’un groupe désormais majeur.

Il faut se laisser emporter par la puissance souterraine de « Sentinel », dont l’étrange douceur rappelle parfois les Tindersticks, et la gravité littéraire l’univers de Leonard Cohen. Avec ce nouvel album, où l’anglais côtoie le français, dans un échange artistique somptueux, Deleyaman s’envole littéralement et a composé l’un des disques les plus importants de ces dernières années.

 

• Publication 1 084 vues3 février 2020
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