« Beautiful Boy » renforce, si besoin était, l’enracinement d’Emma Sand dans une musique de rêve, presque idéale, où se cotoient toujours les ombres tutélaires de Neil Young, du 16 Horsepower ou de Patti Smith. Autant dire la quintessence du rock nord-américain.

La force des parisiens est de construire un son qui ne soit pas une pâle copie de ces références. L’intensité qui traverse ce nouvel album, son énergie vitale, n’appartiennent qu’à eux. Comme la signature intime d’une écriture toujours aussi élégante et puissante. Une identité qui n’est pas sans rappeler, désormais, l’univers de PJ Harvey, transposé en cinémascope. L’amplitude sonique des chansons impressionne et transporte dans un ailleurs de fiction, un film noir, un road movie intérieur.

Toujours sur le fil d’une certaine douceur et d’une explosion électrique, le disque trouve un équilibre euphorisant. Guidé par l’urgence sans laquelle le rock n’a pas d’âme. Le chemin de la douleur à la ferveur païenne, sans lequel il n’éveille rien d’autre qu’un défoulement.

Emma Sand forge une musique fièvreuse, à la beauté envoûtante, dont le charme toxique trouve à nouveau, avec « Beautiful Boy », une sompteuse expression.

• Publication 1 084 vues12 octobre 2023
• Tags Emma SandAutoproduction
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