Alors qu’Erica Nockalls et Jean-Charles Versari se préparent à assurer les premières parties des concerts que donneront à la mi-septembre Echo and the Bunnymen, ils sortent parallèlement un magnifique single.

Deux chansons à la noirceur profonde, qui répondent aux soubresauts de l’époque. Avec « Build Me a Ship », accompagnée d’une vidéo renversante, Erica Nockalls explore ce que l’on peut voir comme la métaphore d’une disparition. Une traversée, à l’esthétique toute lynchéenne, qui s’en détache cependant par une singulière beauté.

Un romantisme noir, entre rêve et cauchemar, qui rappelle les toiles de Caspar David Friedrich ou celles de Johan Heinriche Füssli. Comme la modernité de « L’Ascension » du vidéaste Bill Viola. Une vidéo dans laquelle ce dernier représente une personne sur le point de remonter à la surface, ou, à bout de souffle, sur le point de disparaître dans les fonds.

Le film de « Build Me a Ship » co-réalisé par les deux musiciens, possède cette force visuelle. Renforcée par une chanson bouleversante, dans la droite ligne de son splendide « Dark Music from a Warm Place« . Dans une vaine, cependant, nettement plus sombre. La production de Jean-Charles Versari en souligne magnifiquement l’intensité dramatique, et l’impressionnante sobriété.

Le deuxième titre du single est une reprise de Roxy Music, l’essentiel « In Every Dream Home a Heartache ». Ce qui est, dans la version originale, un long et envoûtant monologue de Bryan Ferry se transforme ici en un duo déchirant. Erica Nockalls et Jean-Charles Versari y restituent l’atmosphère si étrange de cette chanson bouleversante. Dont le thème résonne furieusement avec celui de « Build Me a Ship ». La déflagration électrique concluant la version de Roxy Music laisse place ici à une tempête noisy et désespérée.

• Publication 1 121 vues9 septembre 2023
• Tags Erica NockallsAutoproduction
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