On a aussi écouté La Féline – Vie Future
L’univers de La Féline ne cesse depuis ses premiers pas de se densifier, d’atteindre une sorte de perfection pop, dans ce que le terme a de plus complexe, et paradoxalement, de plus accessible. De son érudition spectaculaire, La Féline semble ne retenir que l’essentiel lorsqu’elle compose des chansons. L’essentiel, c’est-à-dire l’émotion, ce mystère ténu qui porte des compositions lumineuses ou d’une sombreur bouleversante.
Avec la « Vie Future », l’artiste offre des chansons forgées dans une intimité renversante. Ces malheurs et bonheurs qui se succèdent, sans que ne l’on parvienne jamais à les maîtriser tout-à-fait. Au plus près de la mort et de la vie, de l’immensité cosmique à l’infiniment petit, de l’incompréhensible aux fulgurances de la conscience.
De la naissance à la disparition, de nos vies minuscules au devenir de l’humanité, l’album trace une ligne indélébile, comme une cicatrice magnifique. Un disque propulsé par une musique qualifiée de spatiale, et par cette voix à la pureté incomparable.
Un son époustouflant travaillé dans ses moindres détails, connecté aux pulsations d’un monde aussi fascinant qu’effrayant. L’amplitude des compositions atteint parfois la puissance sonique de Depeche Mode – l’incroyable « Visions de Dieu » -, et confère à l’album une aura spectaculaire.
« L’avenir est précieux », comme cette « Vie Future », merveilleux voyage sidéral et sidérant dans les affres d’une existence belle et maudite. Rarement la pop n’a sonné aussi juste, aussi proche de l’essentiel.