On a aussi écouté Stupeflip – Parenthèse
Parenthèse, le premier film culte de Bernard Tanguy – BT93 – fête ses 10 ans. Il est à cette occasion disponible pendant un mois sur YouTube, et sa BO, que signa Stupeflip, est désormais disponible, enrichie de trois morceaux inédits.
Si le film marqua les esprits par sa douce acidité, et sa lucide bienveillance – à l’orée d’une époque qui va se révéler si fragmentée et toxique -, la musique qui le traverse méritait plus qu’un éclairage. C’est chose faite avec ce disque qui rassemble l’ambiance sonore de Parenthèse, et dévoile une facette finalement encore méconnue d’un compositeur aussi mystérieux que brillant.
Stupeflip n’a jamais caché sa méfiance extrême d’un star-system destructeur aux racines viciées. Son retrait de la course de plus en plus folle aux méga-concerts en est l’expression la plus spectaculaire.
Sa sensibilité profonde est sans doute plus confidentielle. Elle s’exprime pleinement dans cette BO qui, si elle est au service du film de Bernard Tanguy, est totalement autonome.
On y plonge dans une musique pop, synthétique et romantique, inspirée des années 70 et 80, comme s’il s’agissait de souligner l’empreinte nostalgique d’un film faussement léger. On y retrouve également la passion de Stupeflip pour le hip hop des origines, celui qui bastonnait les basses, et faisait trembler les corps. D’une manière discrète, de façon à ne pas écraser le propos cinématographique, mais suffisamment présente pour que la BO soit passionnante par et pour elle-même.
Avec ce disque, Stupeflip avance moins masqué, dans toute sa reflexion et son regard si pertinent sur les dérives quasi psychiatriques d’un show-business rongé par le culte de la personnalité. Cette maladie qui atrophie la créativité et la sensibilité artistique. L’exact contraire, en somme, d’une BO qui s’inscrit avec intelligence dans une discographie qui brille par sa complexité.
- Publication 940 vues8 septembre 2023
- Tags StupeflipDragon Accel
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