Alpha Jet

Ce groupe a un nom anglais, leur premier album s’appelle « Luxe Out » et sort sur un label de la perfide Albion (Juno Music) et pourtant, Alpha Jet est bel et bien un groupe issue de notre beau pays (la France pour ne pas la nommer). Cette ambivalence, Alpha Jet la revendique ouvertement : l’origine française n’est absolument pas reniée puisque les textes sont écrits dans la langue de Molière (chose apparemment bien appréciée actuellement par les majors du disque), mais c’est dans les pays anglo-saxons qu’il faut chercher les influences d’Alpha Jet. Le trio joue en effet une power-pop pure et dure, directement inspirée par Ash (pour la fougue juvénile), Weezer (pour les qualités mélodiques), les Dandy Warhols (pour le côté rock’n’roll) ou encore par Nada Surf. Voilà pour les influences les plus palpables, mais on retrouve également quelques réminiscences glams (« Come Come Come »), des guitares en provenance directe de Placebo (« Ordinaire ») ou des rythmes presque punks (« Supernormal »). Emmené par un chanteur-guitariste charismatique (Tom Fury), Alpha Jet a accouché d’un premier opus très convaincant, aidé en cela par un producteur de renom, à savoir Daniel Presley (connu pour ses collaborations avec les Breeders, Faith No More, Spain, Dionysos, Jewel…). « Luxe Out » contient des tubes à la pelle, chaque titre possède des mélodies terriblement entêtantes, que ce soit sur des tempos enlevés (« Etre Belle ») ou bien sur de la pop plus apaisée (« Self Destruct » – seule la musique est apaisée, pas les paroles…). La charmante voix d’une hôtesse de l’air vous invite à embarquer à bord d’Alpha Jet Airlines (sur l’intro de l’excellent « Pan American »), vous auriez tort de refuser un si agréable voyage.