"> An Pierlé & White Velvet - Hinterland - Indiepoprock

Hinterland


Un album de sorti en chez .

2010 signe le grand retour de la belle Gantoise et de son White Velvet. Quatre ans après le premier album sous la dénomination « An Pierlé & White Velvet », vient le tant attendu « Hinterland ». Entretemps il fut question de la sortie en 2008 d’un album reprenant des singles et des raretés de l’oeuvre d’An avec et […]

2010 signe le grand retour de la belle Gantoise et de son White Velvet. Quatre ans après le premier album sous la dénomination « An Pierlé & White Velvet », vient le tant attendu « Hinterland ». Entretemps il fut question de la sortie en 2008 d’un album reprenant des singles et des raretés de l’oeuvre d’An avec et sans White Velvet, de la grossesse d’An, de productions diverses et variées de la part de son compagnon, guitariste et coéquipier musical Koen Gisen, de la confection du dit album et de la naissance de leur fille. Toujours bien occupés, mais capables malgré tout à mettre toute leur énergie au service de l’excellence.

Etant donné que « Hinterland » fut enregistré un peu dans l’urgence, il ne fallait surtout pas entacher le souffle qui allait faillir après quelques mois de grossesse. Son timbre que l’on compare depuis ses débuts à Kate Bush, a baissé d’un cran sur certains morceaux, tels que Little By Little, Everything Is New Again et Mean Reds et cela donne une autre saveur à ces chansons. Bien avant que les morceaux soient prêts pour être mis sur disque, An Pierlé s’est entraînée seule sur le logiciel Garageband et y a façonné le squelette de ce qui allait plus tard devenir « Hinterland ». Quand Koen Gisen, libéré de ses obligations de producteur et arrangeur pour d’autres groupes belges, s’est penché dessus, il a apporté cette attention toute particulière aux arrangements, ce souci du détail qui caractérise son travail minutieux. 

Broke My Bones a l’apparence entraînante, mais cache un texte d’une rare cruauté sur la haine qui peut survenir quand l’enchantement de l’amour s’efface devant le dégoût de l’autre. Hide & Seek fait penser au splendide Eldorado, présent sur la bande originale du film du même nom, réalisé par le Belge Bouli Lanners. An Pierlé chante superbement bien sur Where Did It Come From ?, magnifique slow langoureux et sur Lonely One And Only, rythmé par des handclaps. La pianiste en An s’est quelque peu effacée derrière l’interprète, l’instrument se faisant très discret sur l’album. L’habité Fort Jerome fait irrémédiablement penser au très beau Father de Shannon Wright sur le très bel album, « Honeybee Girls ». Le plutôt anodin Everything Is New Again est pardonné. La clarinette et le wurlitzer de Peter Vermeersch font une apparition bienfaisante sur Wakey Wakey sur un roulement de tambour. Sur Mean Reds, An Pierlé fait penser à une Suzanne Vega folk.

An Pierlé, Koen Gisen et leurs musiciens, de par leur exigence, ont atteint des sommets, et méritent vraiment de demeurer la crème de la crème de ce qui se fait musicalement en Belgique. A quoi reconnais-t-on un chef-d’oeuvre ? Difficile à dire, tant ce terme a été galvaudé au cours de l’histoire de la musique. Mais dans le cas du nouvel album, cela va de soi, tous les ingrédients sont présents pour en faire une oeuvre magistrale. Sur l’énergique Sing Song Sally présent sur le magnifique album solo d’An Pierlé, « Helium Sunset », la belle Anversoise chantait "better burn out than fade away". On peut en tout cas être sûrs d’une chose, les Gantois ne sont pas prêts de se consumer ni de disparaître.

Chroniqueur