A*Song

A l’écoute de cet Hôtel de Nice, second album du quatuor A*Song, on ne peut s’empêcher de penser que ces jeunes gens ont dû beaucoup souffrir d’être nés du mauvais côté de la Manche. Eh oui, A*Song vient de Lyon, mais leur album se réclame si vivement d’une tradition de pop et de rock anglais qu’on les plaindrait presque. On ne les plaindra pas longtemps toutefois, car au-delà d’un pedigree rhodanien qui les empêchera certainement toujours de faire la une du NME, A*Song joue d’égal à égal avec bien des sensations certes anglaises, mais souvent éphémères.

S’appuyant sur un jeu de guitare qui rappelle parfois -toutes proportions gardées- les traits impeccables de Graham Coxon sur les meilleurs albums de Blur (« Modern Life Is Rubbish », « Parklife ») et sur une rythmique carrée à défaut de déborder d’inventivité, A* Song délivre ici une collection de pop songs énergiques travaillées avec une rare méticulosité, souvent ambitieuses dans leurs structures (Going On, Love Love Love).

De l’énergique Upstart au sautillant A Sign, en passant par la belle mélodie de She’s Like Me, on pense souvent à Blur, à Franz Ferdinand, parfois à Supergrass ou Radiohead. On ne reprochera au final pas grand-chose à A*Song, si ce n’est un manque de personnalité parfois dommageable : si les influences sont respectables, et bien digérées, elles ne sont pas encore intégrées à une vision plus personnelle qui permettrait au quatuor de prendre un réel essor. On entend ici beaucoup de monde, mais pas assez souvent A*Song. Un petit manque de maturité dont on imagine qu’il sera rapidement comblé sur les prochains disque de ce groupe prometteur.