Astatine

Nouvelle sortie d'[A...]utoprod, "Faiblesse de certains sons de guitare lache" d'Astatine pourrait devenir une nouvelle référence en matière de noise rock.

Ce disque, c’est celui que l’on attend de My Bloody Valentine. Le souffle novateur que l’on attendait pour la musique noise et bruitiste. Attention, rien n’est simple avec « Faiblesse de certains sons de guitare lache », et c’est ailleurs qu’il faudra chercher des compromis. La musique d’Astatine est exigeante et belle. Elle porte fièrement le flambeau de l’expérimentation, et Dieu sait qu’il est complexe aujourd’hui de poursuivre dans cette direction. Cela rend d’autant plus précieuse et attachantte la démarche des artistes du label de Laurent Rauner.

Astatine semble s’acharner sur l’indie-rock, le tordre dans tous les sens, pour nous en livrer une vision chaotique. Il y a du Daniel Johnston et du Sparklehorse dans ces chansons abrasives. On y retrouve la même (fausse) spontanéité, la même urgence à jouer. Elles paraissent à peine tenir debout, chancelantes et fragiles. Mais elles se révèlent toxiques dans le meilleur sens du terme. Des murs du son érigés couche par couche, et qui s’écoutent en immersion. De préférence un casque sur les oreilles pour profiter pleinement de toutes les subtilités et de la densité saisissante de ces 13 morceaux, véritables concrétions de rock alternatif.

Sous les effets, la saturation, palpitent des compositions brillantes, qui ravivent les heures les plus passionnantes d’un genre dont les fondations ont notamment été élaborées par Dinosaur Jr ou Sonic Youth.