Du fourmillement de groupes punk ou hardcore américains tout au long des années 80, quelques noms reviennent avec insistance parmi les références de tout indiepopeux qui se respectent : Hüsker Dü bien sûr, Sonic Youth, Black Flag, les Bad Brains ou éventuellement les Replacements. S’il n’a pas l’aura arty de toutes ces références, Bad Religion […]
Du fourmillement de groupes punk ou hardcore américains tout au long des années 80, quelques noms reviennent avec insistance parmi les références de tout indiepopeux qui se respectent : Hüsker Dü bien sûr, Sonic Youth, Black Flag, les Bad Brains ou éventuellement les Replacements. S’il n’a pas l’aura arty de toutes ces références, Bad Religion fait pourtant partie des grands noms du punk californien, et la discographie très honorable de ce groupe angeleno mériterait bien elle aussi une place au soleil.
Si Bad Religion avait déjà sévi dès le début des années 80 dans un style finalement assez surprenant (du hard rock saturé de synthétiseurs et teinté de psychédélisme), le groupe avait observé un hiatus de plus de trois ans avant de se reformer pour aligner une série ahurissante de brûlots punk, inaugurée avec ce “Suffer” et poursuivie avec les non moins urgents “No Control” et “Against The Grain”.
Potards systématiquement dans le rouge, rythme résolument binaire et néanmoins frénétique : on trouve bien ici les ingrédients classiques de tout punk rock qui se respecte. Le chant éraillé mais finalement assez précis de Greg Graffin accentue le sentiment d’urgence absolue qui se dégage de la musique, tout en suggérant une vision plus large que le simple pilonnage auditif en règle.
Car ce qui propulse définitivement Bad Religion une division au-dessus d’une myriade d’autres groupes officiant dans le même style, c’est cette capacité à trousser de véritables mélodies en quelques accords à peine. Au-delà de la puissance sonore et de l’agressivité inhérente au genre, c’est donc une veine pop que l’on retrouve sur des titres comme What Can You Do ?. Les harmonies vocales sonnent comme de lointaines réminiscences de chants marins. Elles entretiennent, de façon certes virile et un peu fruste comme sur 1000 More Fools ou encore Best For You, le même sentiment d’une finesse insoupçonnée qui cache bien son jeu.
Quinze chansons et presque autant d’hymnes électriques, 26 minutes à peine : un véritable élixir de jouvence.
- Publication 532 vues9 mars 2008
- Tags Bad ReligionEpitaph
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