Basia Bulat

Après le succès des groupes-chorales, le moment est venu pour le Canada d’exporter ses talents individuels. Si derrière Patrick Watson et son excellent « Close to Paradise » se cache un groupe au sens propre, le patronyme de Basia Bulat ne recèle rien d’autre que le joli minois de cette native de Toronto dans l’Ontario. Bercée par les vieux tubes des 60’s qui sortaient avec nostalgie de la radio familiale, Basia a très tôt commencé son éducation musicale d’inspiration plutôt classique, au piano d’abord puis à la guitare, à l’autoharpe, au banjo… et à la contrebasse.

La rencontre à Montréal de Howard Bilerman, ancien batteur et producteur de The Arcade Fire et accessoirement propriétaire d’un studio d’enregistrement, déboucha rapidement sur l’enregistrement du premier album de Basia. Douze titres plutôt courts (35 minutes au total) mais emplis d’une fraîcheur bienvenue, d’un classicisme et d’une simplicité évidente mais ô combien salvatrice. Les mélodies artisanales, parfois minimalistes, que contient l’écrin « Oh My Darling » mélangent habilement le folk et le classique.

Interprétés pour la plupart à la guitare acoustique et/ou au piano, les titres composés par Basia Bulat bénéficient de somptueux arrangements de cordes (December, Little One, Snakes and Ladders…) et de percussions « maison » (handclaps sur Before I Knew et I Was a Daughter). Tout ce petit monde cohabite en parfaite harmonie, l’orchestration de The Pilgriming Vine en étant le parfait exemple. La voix chaude et légèrement éraillée de Basia (l’enregistrement a eu lieu alors qu’elle avait une extinction de voix) donne le liant nécessaire à ce bel édifice rafraîchissant.

Tout en douceur et délicatesse, Basia Bulat signe une entrée remarquée dans le cercle fermé des chanteuses folk. Une bande son hivernale idéale.