Bat For Lashes

Sans être ce que l’on considère comme un album « raté », « Two Suns » (2009) nous avait dans l’ensemble plutôt déçu, malgré quelques fulgurances. Il faut dire que Natasha Khan avait frappé fort avec « Fur and Gold » (2007), un premier album longtemps mûri sur lequel l’anglaise avait imposé sa marque new-age, entre Björk et Kate Bush. Enregistré […]

Enregistré dans le sillage d’une déception sentimentale, après un nécessaire retour aux sources à Brighton, « The Haunted Man » n’était pas encore sorti que sa pochette faisait déjà polémique. Elle laissait augurer une mise à nue de l’artiste et tranchait avec les artifices néo-hippies déployés sur les 2 premiers albums. A l’écoute de ces 11 nouveaux titres, on ressent surtout un besoin d’exorciser ses démons, illustré par le « Thank God I’m Alive » crié à plein poumons à la fin de l’introductif Lilies. La suite alterne titres intimistes, le magnifique Laura au piano, et d’autres à la production plus léchée (cordes et cuivres sur Winter Fields, batterie martiale et chœurs masculins sur The Haunted Man) mais la marque de fabrique de l’anglo-pakistanaise reste ce mélange de rythmiques électro et de percussions tribales (A Wall) qui l’ont, à juste titre, souvent désignée comme l’une des plus crédibles alternatives à Björk et Kate Bush.

Pourtant, comme avec « Two Suns », on ressort de « The Haunted Man » avec une impression bizarre d’insatisfaction. Peu de titres vraiment marquants (Laura et All Your Gold s’en tirent le mieux), pas non plus de « gros ratages », un album que l’on traverse sans grande émotion et vers lequel on n’est malheureusement pas pressé de revenir.