Après deux EP sortis l'année dernière, et déjà des performances live remarquées, cet anglais de 26 ans revient en 2015 avec un premier album à l'image de son parcours : surprenant et saisissant. Chronique !
Benjamin Clementine sait nous surprendre. Il l’avait déjà fait avec son deuxième EP « Glorious You » en ajoutant à son célèbre « piano voix » quelques nouveaux instruments. Dans cet album il agrandit encore sa formation tout en plaçant évidemment toujours sa voix si singulière et si charismatique au centre des débats. Cependant, cette nouvelle orchestration ne l’empêche pas de reprendre, et donc de retravailler des titres déjà présents sur ses EP. C’est le cas par exemple de London (« Cornestone »). Pour ce titre il a notamment déposé avec justesse une partie de batterie. Il a aussi changé une partie des paroles pour glisser un clin d’oeil à la France et au métro parisien qui a été le lieu de ses débuts : « Tomorrow he’ll probably be jumping parisian metro barriers with a bottle in his hand ». Mais il nous offre aussi de nouvelles perles comme celle qui ouvre l’album, Winston Churchill’s Boy qui débute avec un piano et une voix et qui petit à petit se voit rajouter un violoncelle, puis une batterie, et enfin un ensemble de cordes. On relèvera aussi, entre autres, le magnifique Then I Heard A Bachelor’s Cry.
Mais au delà des belles mélodies, très belles même, que l’on connait à Benjamin Clementine, cet album nous met face à ce genre de musique qui nous fait sentir que nous ne sommes rien, comme perdus au milieu de choses qui nous dépassent. C’est particulièrement le cas à l’écoute de Nemesis où l’on oscille entre le rythme dansant qui donne sa base au morceau et la beauté si pure et transcendante de son refrain.
C’est ce type de refrain qui vous oblige à fermer les yeux et à vous laisser transporter aussi loin que la musique le permet. Lorsqu’il chante, il se passe quelque chose d’inexplicable, mais en fait Benjamin Clementine ne chante pas, il vit, et il nous emmène au fin fond de son coeur avec cette voix parfois tremblante, parfois plus dure, parfois triste, parfois sautillante mais toujours juste.
Bref, c’est beau. C’est magnifique même… Et avec cet album, Benjamin Clementine réussit à nous saisir, à nous renverser, puis à nous ramener bouleversés à la fin du voyage. Vous l’aurez compris, nous vous conseillons chaudement l’écoute de « At Least For Now » et vous incitons à aller le voir sur scène lors de sa tournée française en Mars 2015.
- Publication 1 066 vues4 février 2015
- Tags Benjamin ClementineBarclay
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