"> Big Boi - Sir Luscious Left Foot : The Son of Chico Dusty - Indiepoprock

Sir Luscious Left Foot : The Son of Chico Dusty


Un album de sorti en chez .

9

La sortie de « Speakerboxxx/The Love Below », le double album d’Outkast, avait été l’occasion de nombreux débats sur qui, du duo, avait le meilleur potentiel pour un album solo : la presse rock, voyant en Andre 3000 le seul digne successeur de Prince, en avait fait leur poulain, tandis que la presse hip-hop plébiscitait Big Boi. On […]

La sortie de « Speakerboxxx/The Love Below », le double album d’Outkast, avait été l’occasion de nombreux débats sur qui, du duo, avait le meilleur potentiel pour un album solo : la presse rock, voyant en Andre 3000 le seul digne successeur de Prince, en avait fait leur poulain, tandis que la presse hip-hop plébiscitait Big Boi. On ne sait toujours pas si Andre a les épaules pour tenir ses promesses sur tout un album, mais pour Big Boi plus de doute : il fait partie des très grands.Pour être franc, cela fait bien longtemps qu’un album de rap n’a pas été aussi accessible et brillant à la fois et il faudrait remonter au «Late Registration» de Kanye West pour trouver trace d’une telle accumulation de tubes irrésistibles. Big Boi arpente des voies déjà familières, mais il les parcourt avec une facilité et une classe déconcertante, vagabondant de l’une à l’autre sans craindre de faire s’épouser les opposés : ainsi le premier single officiel, Shutterbug, mêle rythmique vocodée et guitare sèche sans la moindre faute de goût. Au-delà d’un flow impeccable et d’une écriture ciselée, c’est véritablement cette richesse et cette densité musicale qui font mouche, surtout auprès des indierockers que nous sommes.

Big Boi brille aussi bien là où on l’attend (les jouissives Daddy Fat Sax et Night Night, aux chœurs et trompettes typiques d’Outkast) que sur des morceaux plus improbables, comme l’hymne guerrier General Patton ou la crade You Ain’t No Dj, produite par Andre 3000 pour sa seule apparition de l’album, la faute à des querelles de label.

Au final, pas le moindre creux dans cet album : même les skits, mauvaise habitude du rap américain, sont dans l’ensemble assez réussis, car drôles et courts. Des sommets par contre, il y en a à foison : les rythmes orientaux de l’ironique Tangerine, les gimmicks irrésistibles de Back-Up Plan ou les changements de cadence improbables du tendu For Yo Sorrows, parmi d’autres.

Il paraît qu’un concept se cache derrière le personnage de Luscious Left Foot, mais sincèrement, cela importe peu : «Sir Lucious Left Foot» fait partie de ces albums de hip-hop trop rares, qui se montrent instantanément chaleureux et accueillants sans pour autant sacrifier finesse et richesse ; le genre de ceux qu’on aime dès la première écoute et qui se révèlent encore plus gratifiants dans la durée.

Chroniqueur
  • Publication 469 vues7 septembre 2010
  • Tags Big BoiUniversal
  • Partagez cet article
  • Pas de concert en France ou Belgique pour le moment

La disco de Big Boi