Björk... réincarnée.
Il aura fallu une rupture et pas moins de onze années à Bjork pour se réincarner. Littéralement.
Pour reprendre vie, pour redonner du corps, de l’épaisseur et pour revenir en chair et en os, sur le devant de la scène musicale.
Bjork qui était peut-être partie trop loin, trop haut dans des sphères ésotériques et cosmiques, avec notamment « Biophilia », fait son retour avec « Vulnicura », un album organique qui parle d’amour, de rupture (tout le disque est articulé autour de sa rupture avec l’artiste américain Matthew Barney qui partageait sa vie depuis plusieurs années) de famille, de sentiments, de sexualité ; de choses très humaines, très terriennes pour la grande joie de ses admirateurs. Certains ne se sont jamais remis du chef d’œuvre « Homogenic », suivi du non moins incroyable « Vespertine ». « Vulnicura » est un successeur crédible à ces deux monuments musicaux.
On admire Bjork pour sa propension à émouvoir et à produire des albums grandioses qui soulèvent, qui transportent et qui transpercent, pour mettre tout d’elle-même dans chacun de ses disques. « Vulnicura » retrouve ce chemin avec des morceaux d’une ampleur digne d’ »Homogenic », l’album qui a apporté un succès planétaire et largement mérité à l’ovni islandais. On pense notamment au titre d’ouverture Stonemilker. On frissonne, on vibre, on vit. On revit. On est heureux que Bjork soit revenue parmi les vivants, littéralement toujours.
Cet album n’est pas pour autant un retour en arrière. Bjork a gardé le meilleur de ses collaborations passées, qui même si elles ont pu paraître un peu « perchées », ont quand même permis de voir naître quelques très bons morceaux, pour donner à « Vulnicura » cet équilibre magnifique entre émotion absolue, exigence affirmée, profondeur nécessaire et production sérieusement maîtrisée. On ne la remerciera jamais assez d’avoir fait appel une nouvelle fois à un autre ovni de la musique, Antony Hegarty, tête sublimement chantante d’Antony & the Johnsons sur le morceau Atom Dance.
Bjork nous parle d’amour, de sensualité, de caresses, de douceur et c’est absolument fabuleux de la laisser mobiliser tous nos sens, nous faire dresser les poils, battre le cœur, monter les larmes aux yeux, serrer la gorge et emplir nos oreilles de beauté pure et simple. Quelques morceaux à retenir : Black Lake, Stonemilker, Atom Dance, Notget.
- Publication 920 vues28 avril 2015
- Tags BjörkOne Little Indian
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Tracklist
- Stonemilker
- Lionsong
- History Of Touches
- Black Lake
- Family
- Notget
- Atom Dance
- Mouth Mantra
- Quicksand