Par un raccourci pratique, plus que par réelle parenté musicale, beaucoup placent Border Crossing dans la case un peu fourre-tout du trip-hop. A tort, car la musique distillée par ces Anglais ne saurait être cantonnée à cette seule étiquette. Border Crossing, c’est avant tout deux DJs, AJ (Alex Angol, black aux faux airs de Tricky, […]

Par un raccourci pratique, plus que par réelle parenté musicale, beaucoup placent Border Crossing dans la case un peu fourre-tout du trip-hop. A tort, car la musique distillée par ces Anglais ne saurait être cantonnée à cette seule étiquette.

Border Crossing, c’est avant tout deux DJs, AJ (Alex Angol, black aux faux airs de Tricky, tiens tiens’) et Seorais Graham (DJ), qui ont derrière eux des années d’expérience au sein du courant hip-hop electro underground britannique. Le premier a été un membre actif du crew londonien « Renegade Soundwave soundsystem », influence majeure de Prodigy ou The Chemical Brothers. Pendant les 80?s, nos deux lascars ont étrenné leurs sonos mobiles du côté de Notting Hill où ils ont fait leur apprentissage auprès des artistes du cru, largement imprégnés de musique jamaïcaine et caribéenne. Pas étonnant que leur collaboration, entamée en 2000, avec un troisième larron, le dénommé Paul Mulvey (ingénieur du son, et un père qui a joué avec la première mouture des Stones) ait trouvé un aboutissement dans « Ominous », leur premier album à ce jour.

Border Crossing se situe dans la mouvance actuelle du hip-hop anglais, aux côtés de Roots Manuva ou de The Streets, avec qui ils partagent d’ailleurs des influences reggae electro (pour le premier) et un côté très urbain (pour le second). La touche jazzy en plus. Certains titres comme OriginalHeads rappellent ainsi les meilleurs productions des new-yorkais de Jungle Brothers, alors que des morceaux comme Taxi ou Rankinsmove témoignent plus de la proximité avec le son british du moment.

Côté voix, la participation du MC Rickie Rankin (acolyte de Roots Manuva) et de la chanteuse au timbre soul, Alex Watson, complètent le portrait. Bref, pas grand-chose à jeter sur ces 13 titres en forme de voyage musical flirtant par moment avec le dancehall , le r?n’b (comme sur The return ) ou même la house. Ces trois là n’ont pas eu peur de franchir les limites, et on s’en réjouit.

• Publication 426 vues25 novembre 2005
• Tags Border CrossingRecall
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