Bowerbirds

Pour la première fois depuis les débuts de Bowerbirds, le duo Beth Tacular/Philip Moore a enregistré dans un vrai studio (celui de Bon Iver, dans le Wisconsin), délaissant leur 8 pistes et leur cabane au fin fond de la Caroline du Nord. Les 3 années qui séparent « Upper Air » (2009) et « The Clearing » ne resteront pas comme les plus heureuses sur un plan personnel pour ce couple à la ville comme à la scène. Une séparation suivie d’une grave et mystérieuse maladie qui a manqué d’ôter la vie à Beth auraient pu mettre fin à l’aventure Bowerbirds. Il n’en a heureusement rien été, Beth a guéri de sa maladie et le couple a fini par se rabibocher.

Il ne faut sans doute pas chercher plus loin la génèse de ce nouvel album, plus ambitieux que ses prédécesseurs, notamment dans ses arrangements soignés (cordes, cuivres). On savait le duo à l’aise dans l’épure folk mélodique des débuts, on le découvre tout aussi à son aise dans un registre plus enlevé, toujours mélancolique mais avec une pointe d’emphase que l’on ne leur connaissait pas et qui leur sied plutôt très bien (Tuck The Darkness In ; In The Yard). Sur la seconde moitié de « The Clearing », les Bowerbirds reviennent à des ambiances plus feutrées, à un folk pastoral où suinte la fragilité (Hush ; Overcome With Light). Le tout forme sans doute le meilleur album des Bowerbirds à ce jour, accréditant un peu plus la théorie disant que la création artistique se nourrit mieux des heurts de la vie que de ses moments de bonheur.