Boy Azooga

Un album qui ne nous a pas laissés insensibles, c'est peu de le dire.

Un des écueils de la chronique musicale est de se perdre dans le jeu des comparaisons et des influences. Autant dire qu’avec le Gallois Davey Newington l’homme orchestre derrière Boy Azooga, le risque de tomber dans ce piège est grand tant son terrain d’expression est riche et étendu (du rock garage à l’indé psyché en passant par l’afro beat). Il faut dire que le garçon, batteur d’origine, est tombé dedans tout petit : un grand-père jazzman, des parents musiciens pour l’Orchestre national de la BBC (Pays de Galles) : on fait pire comme pédigrée.

L’album « (One) (Two) (Kung Fu) » qu’il nous présente s’apparente à une vraie bonne surprise, on peut même dire à un petit miracle. Cet album respire l’humilité, l’amour de la musique bien faîte, toujours au service de la mélodie Et d’ailleurs, c’est sans doute par le biais de la mélodie que l’album trouve son point d’équilibre. Oui, Boy Azooga nous propose un grand écart facial musical (quel point commun entre le groovy et psyché Taxi To Your Head et la quasi ballade Hangover Square ?), mais il le fait tranquille, sans forcer avec cette envie de faire du beau, et de servir au mieux ses titres et les musiciens qui l’accompagnent.

Davey Newington est un esthète et à ce titre l’auditeur y trouvera son compte sur chaque titre s’il veut bien se laisser guider ; ici une rythmique imparable (Face Behind Her Cigarette) là un arpège fragile (Hangover Square), un riff bien senti (Sitting On The First Rock From The Sun) ou encore des chœurs solaires (Breakfast Epiphany). Non, vraiment, on a beau chercher, il n’y a pas de temps faible dans cet album.

Souhaitons que Davey Newington/Boy Azooga grandisse tranquillement (quelques articles dithyrambiques de l’autre côté de la Manche) à l’abri de la hype et qu’il garde sa souplesse.