Brent Gutzeit

Kranky fait partie des rares labels dont je pourrais tout me procurer les yeux fermés si j’en avais les moyens. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que j’ai mis ce « Drug Money » dans ma platine… Pour peu que l’on recherche des infos sur ce mystérieux disque, on est rapidement prévenu : mieux vaut ne […]

Pour peu que l’on recherche des infos sur ce mystérieux disque, on est rapidement prévenu : mieux vaut ne pas l’écouter si vous ne pensez pas pouvoir faire preuve de patience.
L’avertissement est plutôt légitime : voici un disque dont les quatre (trois, plus une « bonus ») morceaux assemblés durent soixante dix minutes, et dont chaque son a été obtenu en plaçant des moteurs électriques sur les cordes d’un piano. J’en vois déjà surfer vers une autre page…

Soit ! Je suis heureux d’avoir fait confiance à l’un de mes labels préférés, et je dois dire que l’écoute de ce « Drug Money » fut à la hauteur de mes espérances. « Piano Motor Skills #2 » nous ouvre les portes de l’univers de Brent Gutzeit, un monde relativement tumultueux, dépeint dans un morceau inquiétant et oppressant. Un grondement omniprésent sur lequel glissent nappes sonores et hurlements métalliques lointains…

« Riding Horses » poursuit le voyage de manière plus posée. Le ton fut donné lors de la première plage, et l’exploration est ici plus dense, plus longue et plus profonde. Les remous sont moindres, l’évolution est plus lente. « 400 Blows » s’étale lui aussi sur une vingtaine de minutes, poussant encore plus loin l’abstraction.Vous l’aurez compris, « Drug Money » est un disque dans lequel on se perd, une musique hors du temps, sans repères aucun.

Hypnotique et envoûtant, « Drug Money » pousse la notion de musique à ses limites. C’est dans ce sens que je qualifierai ce disque de « musique extrême ». Une musique extrêmement intéressante si vous me demandez mon avis !