Une fois n’est pas coutume. Sur »Eva contro Eva », Carmen Consoli se déleste de sa voix mutine de gamine impertinente et de sa guitare électrique, pour célébrer sa Sicile natale. Entre douceur et nostalgie. Plongeant dans ses souvenirs, Carmen a tendance à jouer un peu trop sur la corde sensible. La mélancolie de l’album […]
Une fois n’est pas coutume. Sur »Eva contro Eva », Carmen Consoli se déleste de sa voix mutine de gamine impertinente et de sa guitare électrique, pour célébrer sa Sicile natale. Entre douceur et nostalgie.
Plongeant dans ses souvenirs, Carmen a tendance à jouer un peu trop sur la corde sensible. La mélancolie de l’album est heureusement tempérée par quelques (trop) rares moments de folie. Le temps d’une valse impromptue, la chanteuse transforme son petit monde en théâtre de rue, telle une gitane essayant d’attirer l’attention de la foule. Misant sur l’acoustique, les compositions se teintent des rythmes et des instruments méridionaux. On pense aux chansons jazzy de Gianmaria Testa. La mandoline se mêle à la guitare classique, relayée par les instruments à vent et les percussions. La Sicile est un carrefour et Carmen ne l’oublie pas. Elle trouve des connexions inattendues, avec l’Afrique d’Angelique Kidjo et les Balkans de Goran Bregovic, qui participent tous deux à l’album.
Dans ses textes, Carmen s’efface pour mieux observer et raconter ces petites scènes, que l’on devine comme autant de facettes différentes de la Sicile. Il est beaucoup question de fidélité, de mensonge et de trahison : fidélité à soi-même (Tutto su Eva), blessure des médisances (Maria Catena), trahison du tyran face au peuple (Piccolo Cesare). Et il y aussi ces images de la terre-mère qui a bercé l’enfance de la chanteuse, de l’océan au fond duquel gît peut-être l’Atlantide, de l’hiver qui arrive avant l’aube sur les rivages de Morphée.
- Publication 398 vues23 novembre 2006
- Tags Carmen ConsoliUniversal
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