Cassie Ramone

Après avoir emmené les Vivian Girls de 2007 à 2014 en tant que auteur-interprète et après sa collaboration avec Kevin Morby sur leur projet parallèle The Babies, Cassie Ramone se lance, enfin, dans un projet solo. A notre grand bonheur !

Forte d’une son expérience au sein des Vivian Girls ou The Babies, Cassie Ramone balance, à la fin d’un été pluvieux, « The Time Has Come », un nom d’album évocateur, au regard de ses précédentes expériences et de la météo qui nous aura donné l’envie de déménager plus au sud… En y regardant de plus près, Cassie Ramone ne s’est pas lancée seule et tête baissée dans l’aventure… Oh non, elle s’est entourée d’Ariel Pink à la basse sur la plupart des morceaux et a enregistré l’album pendant plusieurs mois entre Los Angeles et New-York. Des éléments, qui réunis, nous font penser que la chanteuse a mis toutes les chances de son côté pour nous offrir ce premier essai.

Passé ces considérations, on doit l’admettre, Cassie Ramone arrive à nous combler tout au long de ses huit morceaux. Pendant vingt-trois minutes, l’auteur/compositeur/interprète contient à merveille les griffes de sa guitare sur un rythme doux sans pour autant devenir lassant. Au contraire, on ressentira une sorte d’intimité à l’écoute des compositions, à la limite de l’autobiographie d’un être raté. A titre d’exemple, sur Hangin On, la voix de Cassie Ramone se réverbère à merveille avec des paroles empreintes d’un désespoir amoureux (You keep me hanging on… What can I do… Now the love is gone). On appréciera tout autant le sens de l’auto-dérision sur I’m A Freak, dans lequel la chanteuse précise de ne pas l’inviter à dîner sous prétexte qu’elle est une perdante. Joe’s Song est, sans conteste, le morceau le plus intéressant de cet album, variant le rythme et intégrant une dose subtile de rage.

Si Cassie dévie du garage-rock vers une pop acoustique au relent folk, ce n’est pas pour devenir insipide. Au contraire, Cassie Ramone quitte enfin le courant ‘easy-listening’ dans lequel elle s’était embourbé avec les Vivian Girls pour marquer d’une empreinte sincère et authentique le monde de la musique indé. Mais comme pour The Babies, le plus dur reste à venir : confirmer.