On peut mesurer le rayonnement du label Own Records à l’aune de ses dernières acquisitions. Si du fin fond des antipodes, un groupe tel que Charge Group montre de l’intérêt à rejoindre cette géniale petite entreprise luxembourgeoise, cela veut bien dire que le label a atteint un niveau d’excellence dans le choix de ses groupes, […]
On peut mesurer le rayonnement du label Own Records à l’aune de ses dernières acquisitions. Si du fin fond des antipodes, un groupe tel que Charge Group montre de l’intérêt à rejoindre cette géniale petite entreprise luxembourgeoise, cela veut bien dire que le label a atteint un niveau d’excellence dans le choix de ses groupes, en suivant une ligne éditoriale exigeante et au combien passionnante. Souvent mentionnés dans des blogs très pointus, les albums d’Own Records laissent une trace et font partie de ceux qui vont nous accompagner encore longtemps. Les Australiens de Charge Group ne s’y sont donc pas trompés et livrent ce premier album que les raisons mentionnées plus haut nous poussent à découvrir.
Si de prime abord, cet album paraît plus accessible que les autres disques du label, il n’en demeure pas pour autant facile. Les morceaux d’ "Escaping Mankind" prennent leur temps pour se déployer, et l’auditeur peut ainsi en savourer tous les contours. Sur Lunar Module, par exemple, on découvre ainsi ce qui fait l’alchimie de la musique de Charge Group, à savoir des guitares incisives et des violons émotifs, sans oublier la voix plaintive du chanteur Matt Blackman. Tout cela contribue à créer une atmosphère douce et amère à la fois. Tantôt caressant l’auditeur dans le sens du poil, tantôt le secouant en lui infligeant une sacrée gifle, les Australiens savent comment y faire pour ne pas le prendre pour un sot.
Et on s’incline devant tant de délicatesse à l’écoute de Partial Glowing, un instrumental à la beauté terrassante. Le sublime Redcoats and Convicts laisse s’étirer un semblant de quiétude, tout est calme et reposant, avant l’explosion finale, qui n’en est finalement pas une. Le début de Speakeasy Death Song rappelle les cris d’oiseaux migrateurs traversant le ciel. Mais ce serait négliger le jeu de batterie, présent notamment sur The Contest. Seul bémol, le chant de Matt Blackman un peu forcé sur ce morceau. Le très réussi Lullaby For The Apocalypse (quel titre !), est un morceau épique, contant sous la forme d’une apocalypse la fin d’une histoire amoureuse et le besoin de renaître de ses cendres. Les violons s’y donnent à cœur joie. Le paysage sonore de l’album est complexe, notamment sur l’instrumental Pax #2. L’album se clôt sur Morning Of Superheroes, avec la participation au chant de Jack Ladder.
« Escaping Mankind » est un album très dense et ample. Variant les rythmes et les tonalités, Charge Group fait preuve d’une maîtrise totale et d’une maturité belle à voir. Ils iront très loin ces Australiens, et savoir qu’Own Records les accompagne dans cette formidable aventure et en récolte, espérons-le, les fruits, fait d’autant plus plaisir.
- Publication 223 vues7 juillet 2009
- Tags Charge GroupOwn Records
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Tracklist
- Lunar Module
- Partial Glowing
- Redcoats & Convicts
- Pax #1
- Vice'd
- Speakeasy Death Song
- The Contest
- Lullaby for the Apocalypse
- Pax #2
- Morning of Superheroes