"> Childish Gambino - Camp - Indiepoprock

Camp


Un album de sorti en chez .

7

Tous les Jeudi soirs, peut-être plus pour très longtemps, retentit sur NBC le générique de la fabuleuse série « Community », top départ pour 22 minutes irrésistiblement drôles et intelligentes. Childish Gambino est le nom de scène de l’un de ses acteurs principaux, Donald Glover, talentueux touche à tout à la fois acteur, comique de stand-up, scénariste, […]

Tous les Jeudi soirs, peut-être plus pour très longtemps, retentit sur NBC le générique de la fabuleuse série « Community », top départ pour 22 minutes irrésistiblement drôles et intelligentes. Childish Gambino est le nom de scène de l’un de ses acteurs principaux, Donald Glover, talentueux touche à tout à la fois acteur, comique de stand-up, scénariste, de 30 Rock notamment, et rappeur. Donald Glover met lui-même le doigt là où ça pourrait faire mal sur le morceau Bonfire : « Mec, pourquoi tous les acteurs noirs ont besoin de rapper ? » ; sa réponse : « Je ne sais pas, tout ce que je sais c’est que je suis le meilleur ». On lui donnera raison, et pas seulement du fait de la faiblesse de la concurrence.

N’étant pas un acteur extrêmement célèbre, Donald Glover a du faire ses armes musicales sur internet, mettant gratuitement à disposition albums et mixtapes, sur lesquels on pouvait l’entendre rapper sur du Sleigh Bells, du Animal Collective ou du Grizzly Bear. Ajoutez à cela des paroles citant aussi bien Ariel Pink que Sufjan Stevens ou Radiohead, et l’étiquette « hip-hop indépendant » lui a vite été collée. « Camp », pourtant, a surtout un arrière-goût très prononcé de Kanye West, une ressemblance parfois exagérée comme sur l’intro de Backpackers rappelant trop évidemment celle de Runaway. Pas d’inquiétude, cette désagréable impression de déjà-entendu ne survit pas à la première écoute tant l’album est généreux, maîtrisé et bourré de grands moments.
Comme avec beaucoup de rappeurs, deux facettes cohabitent chez Childish Gambino : d’un côté la face narcissique, frisant l’overdose de blagues phalliques sur Bonfire et sur l’épique Freaks and Geeks, single qui a précédé l’album et a propulsé le rappeur sur le devant de la scène musicale ; de l’autre un jeune homme éminemment sympathique nous exposant ses doutes, ses failles et la difficulté de se forger une identité pour « le seul noir dans un concert de Sufjan », touchant lorsqu’il parle de son enfance sur le superbe morceau d’ouverture Outside et d’une délicatesse absolue sur le bref Letter Home, morceau intégralement chanté. Car en plus d’avoir un flow brillant et une plume versatile et percutante, maniant le double sens comme peu en seraient capable, Childish Gambino sait chanter, permettant à l’album de s’offrir quelques refrains majestueux sans avoir recourt à l’autotune.
Lorsqu’il arrive à mêler toutes ses facettes et talents sur un seul morceau, le résultat est bluffant, que ce soit sur Heartbeat, tuerie électronique qui vous fera danser avec un pincement au cœur, ou Sunrise, fortement inspiré du génial morceau du même nom des Yeasayer déjà utilisé sur la mixtape « I Am Just a Rapper ».

Au final ce « Camp » se révèle étonnamment attachant et on se surprend vite à le passer en boucle : varié, efficace, drôle, intelligent, percutant… les compliments ne manquent pas pour cet album qui confirme le talent protéiforme du jeune Donald Glover. Malheureusement, comme pour « Community », que l’on se permet de vous recommander une nouvelle fois, aucune sortie française n’est pour le moment prévu… le trouver en import n’est heureusement pas bien difficile.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Outside
  2. Fire Fly
  3. Bonfire
  4. All The Shine
  5. Letter Home
  6. Heartbeat
  7. Backpackers
  8. Les
  9. Hold You Down
  10. Kids
  11. You See Me
  12. Sunrise
  13. That Power

La disco de Childish Gambino

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70%

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